Le prix chercheur confirmé 2020 de la Division Chimie de Coordination récompense Jean-René HAMON, Directeur de recherche CNRS à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes.

Entré au CNRS en 1981, Jean-René Hamon a effectué sa thèse d’état soutenue en 1982 sous la direction scientifique de Didier Astruc dans le Laboratoire de Chimie des Organométalliques de l’Université de Rennes 1 dirigé par René Dabard, sur l’élaboration de complexes sandwichs du fer(I) réservoirs d’électrons et l’activation de l’oxygène moléculaire via le radical anion superoxyde (J. Am. Chem. Soc. 1981, 103, 758-766; 1981, 103, 7502-7514; 1983, 105, 5951-5953). Il a ensuite rejoint le groupe de Kenneth N. Raymond à l’Université de Californie à Berkeley aux Etats-Unis pour un stage post-doctoral, au cours duquel il fût victime d’un tragique accident de travail où il perdit la vue et subit une sévère mutilation de la main gauche.  A son retour à Rennes et avec l’aide de ses collègues, il s’est principalement intéressé à la conception, la synthèse et la réactivité de complexes organométalliques du fer dia- et paramagnétiques (Organometallics 1991, 10, 1045-1054 ; J. Am. Chem. Soc. 2001, 123, 9984-10000). De nombreux exemples de ses travaux traitent de la synthèse et la caractérisation de complexes inorganiques du fer et autres complexes homo et hétéro-bimétalliques (Inorg. Chem. 2007, 46, 1123-1134 ; Angew. Chem. Int. Ed. 2008, 47, 8687-8691.), de l’isolation d’hydrures de fer à nombre d’électrons de valence variable, de la stabilisation d’intermédiaires de la réduction de l’azote moléculaire, de la communication électronique entre deux atomes métalliques au travers de divers ligands carbonés (J. Am. Chem. Soc. 2008, 130, 17372-17383 ; Organometallics 2018, 37, 4156-4171.), ou encore de l’étude des complexes de bases de Schiff (dont il est maintenant un expert internationalement reconnu) et de leurs propriétés en tant que composés moléculaires ou catalyseurs (Coord. Chem. Rev. 2018, 357, 144-172 ; 2019, 389, 94-118.).

La qualité de ses travaux originaux lui a valu la reconnaissance de notre communauté, avec l’obtention du prix Gineste de thèse de l’Université de Rennes 1 (1983), de la médaille de bronze du CNRS (1983), du Prix Cahours-Houzeau de l’Académie des Sciences (1995), du titre «honoraria de Profesor Extraordinario » de l’Université Catholique de Valparaiso au Chili (2010) ou encore de son élection à l’European Academy of Sciences and Arts (2014). Jean-René Hamon s’est aussi investi considérablement tout au long de sa carrière dans des collaborations internationales fructueuses, en particulier avec le Chili où il a été l’un des acteurs majeurs dans le développement des relations franco-chiliennes en chimie de coordination. Il est notamment à l’initiative de la mise en place d’un laboratoire franco-chilien (LIA CNRS) qui regroupe l’Institut des sciences chimiques de Rennes et sept universités chiliennes, et qu’il dirige depuis 2009. Membre très actif de la Société Chimique de France, il a été vice-président (2007-2009), puis président (2010-2012) de notre Division.