Patrick Cassoux est directeur de recherche CNRS de 1ère classe au Laboratoire de chimie de coordination du CNRS à Toulouse, laboratoire dont il a été directeur adjoint de 1988 à 1993 et dans lequel il dirige actuellement une très importante équipe de recherche. Il est l’une des figures emblématiques de la chimie française. Très connu de la communauté scientifique nationale et internationale depuis sa découverte des supraconducteurs inorganiques molé-culaires de type (TTF)Ni(dmit)22 au début des années 1980, Patrick Cassoux a contribué de façon très dynamique au développement de la recherche française sur les matériaux inorganiques et leurs propriétés physiques. Son parcours scientifique, extrêmement varié, est allé de l’effet Faraday aux nanofils en passant par la spectroscopie de micro-ondes et les supraconducteurs. Ses principales contributions peuvent se regrouper schématiquement dans les axes suivants :

  • découverte d’un supraconducteur moléculaire dérivé d’un complexe de coordination, le (TTF)Ni(dmit)22 et étude approfondie de toute une famille dérivée de cet archétype ;
  • l’interaction entre spins localisés et électrons de conduction dans un composé moléculaire, l-(BETS)FeCl4 ;
  • fabrication d’une céramique dure contenant du titane et du vanadium ;
  • synthèse d’un complexe hétérométallique du titane et du vanadium contenant des atomes de carbone plans tétracoordinés en collaboration notamment avec Robert Choukroun
  • fabrication de nanofils de (supra)-conducteurs moléculaires et de films d’aimants moléculaires originaux.

    Diplômé de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Toulouse en 1965, Patrick Cassoux est rentré, en qualité d’attaché de recherche, au Département de chimie inorganique de l’université Paul Sabatier de Toulouse où il a préparé sa thèse de doctorat sous la direction de F. Gallais. Chargé de recherche au CNRS en 1971, il a effectué, en 1973, un séjour à l’université du Michigan. Il y a appris, sous la direction de R. Kuczkowski, la spectroscopie de micro-ondes, avant de revenir en 1974 au Laboratoire de chimie de coordination de Toulouse qui venait d’être créé. Après une réorientation thématique fondamentale vers la chimie des matériaux, il a effectué en 1979 un séjour au Centre de Recherche et Développement de la General Electric. Ce séjour lui a permis de se familiariser, grâce à l’expertise de L. Interrante, avec les conducteurs moléculaires et il a été promu directeur de recherche en 1981.

Outre ses fonctions directoriales au LCC, Patrick Cassoux a été notamment membre d’un groupe d’expert du ministère (GER 22, 1996-1997), membre de la section 42 du Comité national (1996-2000) et membre de comités de lecture de plusieurs journaux. Il est auteur ou co-auteur de plus de 230 publications, 3 brevets et 1 cession de licence, et 9 chapitres de livre et revues. Il est récipiendaire de plusieurs prix et distinctions : Médaille de bronze du CNRS (1970), prix Paul Pascal de l’Académie des sciences (1987), prix du Concours innovation ADERMIP de Toulouse (1988).

Patrick Cassoux s’est fait remarquer par la qualité et l’originalité de sa recherche, mais aussi comme leader qui a su largement rassembler autour de lui au LCC par son charisme scientifique, son humanisme, son altruisme et sa personnalité enjouée alliant rigueur et humour.

Le prix de la SFC lui a été remis le 5 décembre à l’université Bordeaux I où il donnera cette année le séminaire « Olivier Kahn », à l’occasion du 3e anniversaire de la disparition de ce dernier dont il était un ami proche.