Aimé Cambon (1937-1999)
Le professeur Aimé Cambon nous a quittés dans la nuit du 18 au 19 décembre 1999. il a succombé à un arrêt cardiaque au-dessus du Pacifique sur le vol de Tahiti-Los Angeles qui le ramenait d’une mission d’enseignement à l’université française du Pacifique.
Né en 1937 à Cazilhac, petit village de l’Hérault, il apprend la pédagogie à l’École Normale d’Instituteur de Montpellier et fait ses premières armes d’enseignant à Capestang dès 1958. Très vite, il est attiré par la chimie et obtient, en 1961, un poste d’assistant à la faculté des sciences d’Orsay dans le laboratoire du professeur J. Jullien. Après son service militaire en tant que détaché DRME chez le professeur Mousseron à l’École de chimie de Montpellier, il est nommé maître assistant à l’université de Nice en octobre 1966, dans l’équipe du professeur L. Audier.
C’est à Nice qu’il effectue alors toute sa carrière universitaire en devenant professeur en 1975 et en occupant de nombreuses et importantes fonctions pédagogiques et administratives. Ainsi, il fut longtemps membre du conseil de formation continue des professeurs de collège, du conseil de formation de l’École normale d’instituteurs de Nice et Draguignan, du Conseil académique des Académies de Nice et Toulon, puis directeur du Service commun de formation des enseignants et directeur des IPES.
Il dirigea également, de 1975 à 1978, l’un des trois UER scientifiques de l’époque, l’UER-IMSP. Il fut aussi membre du conseil d’administration de l’Association Bernard Grégory dont il resta le responsable niçois jusqu’à son départ à la retraite.
Aimé Cambon a dirigé pendant 23 ans le laboratoire de chimie organique du fluor et le Centre de recherche anti-incendie dont il a été le fondateur. Ses activités de recherche se développaient selon deux axes : d’une part, la synthèse de produits hautement fluorés et leur utilisation dans l’élaboration de systèmes moléculaires organisés tels que les mousses, émulsions, microémulsions, vésicules film de Langmuir-Blodgett, cristaux liquides, multicouches organisées…, et, d’autre part, l’analyse d’extraits naturels et l’élucidation structurale de leurs constituants. Le professeur Cambon est coauteur de plus de 230 articles scientifiques publiés dans des revues internationales, de 72 brevets, et a dirigé 75 thèses dont 10 thèses de doctorat d’État.
Ces activités de recherche l’avaient conduit à organiser, à Nice, la réunion annuelle de la Société Française de Chimie en 1988 et, à plusieurs reprises, le Colloque sur la chimie industrielle du fluor. Il a été l’un des pères du service commun d’analyses chimiques de l’université de Nice-Sophia Antipolis, dont il a été le directeur jusqu’en 1998.
En octobre 1988, le professeur Cambon décidait de prendre sa retraite pour retrouver ses racines dans son Hérault natal et s’adonner à sa seconde passion, le travail de la terre. Tous ceux qui l’ont connu et apprécié garderont le souvenir d’un homme simple, chaleureux, jovial, d’un grand pédagogue, et surtout d’un travailleur acharné.
Bien que retraité, Aimé Cambon, professeur émérite de l’université de Nice-Sophia-Antipolis, assurait toujours des fonctions d’enseignement à l’IUFM de Nice et à l’université de française du Pacifique. C’est justement sur le chemin du retour de l’un des ses missions d’enseignement qu’il nous a trop tôt quittés.
Nous présentons à sa mère, à sa femme, à ses enfants et petits-enfants, ainsi qu’à toute sa famille, nos plus sincères condoléances.
Serge Géribaldi
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