Vers un «recentrage» de L'Actualité Chimique
Le rédacteur en chef de L’Actualité Chimique vient de changer. Raymond Hamelin, qui a assuré cette fonction pendant trois ans et qui a fait de notre revue la belle et intéressantes publication que nous connaissons, est en effet appelé à exercer de nouvelles et importantes responsabilités extérieures à la Société Française de Chimie. Je ne voudrais pas laisser passer cette occasion de lui exprimer toute notre reconnaissance pour l’action énergique qu’il a conduite à la tête de L’Actualité Chimique, et pour l’évolution salutaire qu’il y a introduite.
Un constat demeure, toutefois inchangé : le nombre de lecteurs reste insuffisant. L’augmentation de ce nombre est un impératif pour la revue : c’est un objectif prioritaire pour le nouveau rédacteur en chef.
La qualité de L’Actualité Chimique n’étant pas en cause, il convient de poursuivre son évolution de telle sorte qu’elle devienne, de plus en plus, un véritable instrument de travail pour ses lecteurs.
Cela signifie que sa vocation doit être précisée, que sa place parmi les publications destinées aux chimistes doit être mieux définie : une telle opération constitue, à nos yeux, un «recentrage».
La période est favorable : les nouveaux programme de chimie des collèges et des lycées, inspirés des Olympiades nationales de la chimie suscitent, d’ores et déjà, de nombreuses questions posées par nos collègues de l’enseignement secondaire. Ces programmes vont avoir nécessairement des prolongements dans l’enseignement supérieur, qui accueillera très prochainement des étudiants formés différemment, et qui a la responsabilité de la formation initiale et continue des professeurs des enseignements secondaires.
Qui plus est, les diverses actions menées depuis une dizaine d’années en vue de faire évoluer l’enseignement de la chimie et d’améliorer l’image de l’industrie chimique ont crée de puissants mouvements d’intérêt, dans les milieux de l’industrie et dans ceux de la recherche scientifique, envers l’enseignement.
Enfin, ces réflexions conduites sur la valorisation de la recherche conduisent à l’établissement de relations de plus en plus étroites entre la recherche publique et les entreprises.
Pour toutes ces raisons, il est naturel de faire jouer, de plus en plus, à L’Actualité Chimique un rôle d’«échangeur», de «moyen de transfert» entre les quatre partenaires que sont l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, l’industrie chimique, l’enseignement secondaire.
Chacun de ces branche dispose de publications qui répondent bien à ses préoccupations spécifiques, mais aucune publication ne répond vraiment, à notre connaissance au besoin d’échanges : là peut se situer le «recentrage» de L’Actualité Chimique.
Pour cela, nous souhaitons publier, à côté des articles d’information générale et des «numéros à thème» qui remportent un grand succès, des articles courts (quatre pages de la revue au maximum) où seront exposés, dans un langage accessible à tous les chimistes, des résultats, des réflexions, des réalisations qui présentent un intérêt pour les lecteurs d’une spécialité ou d’une branche différente de celle de l’auteur. Ainsi, des messages pourront passer entre les différents secteurs de notre discipline, entre la recherche publique et l’industrie, entre l’industrie ou la recherche et les milieux de l’éducation, entre l’enseignement supérieur et l’enseignement secondaire. L’article de ce numéro sur les classes préparatoires, qui devrait intéresser les enseignants des universités et des écoles, correspond à cette démarche.
À ce souci d’échange s’ajoute, bien sûr, une préoccupation constante d’actualité, de recherche des nouveauté intéressantes.
Jusqu’à présent, les partenaires que nous avons consultés ont donné leur accord. Nous attendons les réactions de nos lecteurs.
Gérard Montel
Rédacteur en chef
Couverture
La ville de Bhopal (Inde) : la mosquée et le marché central (cf. les articles de J.-B.~Donnet et A.~Picot, p.~45 à 56).