L’arsenic et les pièges de l’analyse chimique au XIXe siècle
L’arsenic a tenu une grande place dans la toxicologie française au XIXe~siècle. Parmi les différentes méthodes de détection utilisées à cette époque, la méthode nouvelle proposée par James Marsh est généralement regardée comme un jalon dans l’histoire de la toxicologie. En fait, la sensibilité élevée de l’appareil de Marsh (et de ses multiples versions) a posé des problèmes insolites aux médecins légistes.
Le plus inquiétant a peut-être été celui de l’arsenic dit «normal», dont la recherche a déclenché de vives controverses. En 1841, un rapport de l’Académie des sciences de Paris a attribué l’arsenic «normal», considéré précédemment comme une grande découverte, à une erreur expérimentale. Ces conclusions troublantes ont été contestées par Armand Gautier et Gabriel Bertrand à la fin du XIXe~siècle. Leurs travaux ont introduit un cadre de recherche novateur qui a provoqué le déplacement de la question de l’arsenic de la toxicologie criminelle vers la pharmacologie et la chimie biologique.
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