Introduction: se souvenir et comprendre pour mieux interdire et éliminer
L’année 2013 restera dans les annales comme l’année où la chimie a été distinguée par quatre prix Nobel~: le prix Nobel de chimie attribué à Martin Karplus, Michael Lewitt et Arieh Warshell, et le prix Nobel de la paix attribué à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), ou Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW).
L’idée de ce dossier est née de conversations entre collègues de l’UPMC puis de discussions au sein de la commission Chimie et Société et du comité de rédaction de L’Actualité Chimique. Trois raisons nous y ont conduits. D’abord, il est important que les chimistes se saisissent eux-mêmes des questions que soulève leur discipline dans l’espace et dans le débat publics. Il ne nous est pas indifférent que dans un conflit contemporain, où la guerre conventionnelle tue par dizaines de milliers la population civile, le seul mot «chimique» (dans «utilisation des armes chimiques») puisse justifier politiquement la décision de grandes puissances d’intervenir, ou non, dans ce conflit.
Il y a cent ans, la Première Guerre mondiale les utilisait massivement, comme le décrit Josette Fournier dans son article. Aujourd’hui, pour les interdire et les détruire, il existe une Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques, l’OIAC, qui s’appuie sur une Convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC). Il ne s’agit pas seulement de condamner l’utilisation de telles armes. Il convient aussi d’empêcher leur production et de les éliminer de manière efficace.
Dans la version papier de la revue, ce dossier se présente sous la forme d’un cahier central détachable.
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