Bayer : un pari à contre-courant, sciences de la vie et chimie ?
La phase de restructuration que traversent actuellement les industries pharmaceutique et
chimique s’est opérée en deux temps. Dès l’origine, c’est-à-dire le milieu du XIXe~siècle, les deux industries, colorants et matières actives pharmaceutiques pour simplifier, s’étaient développées de manière concomittante. Mais depuis une dizaine d’années, sous la pression des milieux financiers et du tyrannique PER («price earning ratio»), les principaux groupes ont commencé par isoler, puis à se séparer progressivement de leurs activités chimiques pour se concentrer exclusivement sur les sciences de la vie, dont les activités, moins cycliques, sont supposées plus rentables. ICI, en créant Zeneca, a montré la voie. Ciba-Geigy et Sandoz avec Novartis, puis Rhône-Poulenc et Hoechst avec Aventis ont suivi. L’ampleur des désengagements était telle que l’on s’interrogeait à bon escient. Est-il encore possible et correct de se déclarer chimiste~?