Il y a cent ans... naissait le pH
En 1909, le biochimiste danois S.P.L. Sørensen, comprenant que les vitesses des réactions enzymatiques dépendaient de la concentration des ions hydrogène et non de l’acidité totale, inventait le pH. Rapidement adopté par les biochimistes, le pH fut plus tardivement accepté par les chimistes, plus critiques, et qui n’en ressentirent pas de suite l’utilité.
Après avoir évoqué les progrès de la physico-chimie qui, depuis le milieu du XIXe siècle, furent le prélude à l’introduction du pH, cet article précise le contexte de l’invention, puis celui de la mutation, en 1924, de la grandeur pH en paH.
Mais au terme d’un siècle d’existence, le pH, sous son apparente banalité, soulève encore des questions : d’abord les interrogations posées par sa mesure, car l’activité d’un ion individuel n’est pas directement mesurable par une méthode thermodynamiquement valide, mais également les questions fondamentales relatives à la structure de l’ion hydrogène et à sa mobilité. La versatilité de cette espèce, traduite par la formule H(H2O)n+, et sa propagation en relation avec la dynamique des liaisons hydrogène de l’eau, sont autant de sujets qui continuent à passionner les chercheurs d’aujourd’hui, de la chimie à la biologie.
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