Clément Camp est ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégé de Sciences Physiques en 2009.

Il a effectué sa thèse de doctorat à l’université Joseph Fourier sous la direction de M. Mazzanti, sur la chimie de coordination et la réactivité de complexes mono- et polymétalliques d’éléments f(lanthanides et uranium) à très bas degré d’oxydation. Pour cela, il a mis au point deux stratégies : l’utilisation de ligands non-innocents servant de réservoirs d’électrons (par exemple J. Am. Chem. Soc. 2010, 132, 17374-17377; Chem. Sci. 2012, 3, 2433-2448), et l’utilisation de ligands siloxides permettant de stabiliser des composés très réducteurs et réactifs (par exemple Angew. Chem. Int. Ed. 2012, 51, 12280-12284; J. Am. Chem. Soc. 2013, 135, 12101-12111; Angew. Chem. Int. Ed. 2013, 52, 12646-12650; J. Am. Chem. Soc. 2014, 136, 6716-6723).

Il a ensuite rejoint de 2013 à 2015 le groupe du professeur John Arnold (University of California, Berkeley, USA) pour un séjour postdoctoral au cours duquel il a diversifié sa gamme d’éléments métalliques d’intérêt (Co, Nb, Ta, Th), renforçant son expertise dans la conception sous atmosphère inerte d’espèces organométalliques très sensibles. Il a étudié plus particulièrement l’activation de petites molécules, notamment P4 (J. Am. Chem. Soc. 2014, 136, 17652-17661), H2 (Chem. Commun. 2014, 50, 2612-2614), PCO (Chem. Sci. 2015, 6, 6379-6384), N3 (Chem. Commun. 2016, 52, 5538-5541).

À la suite de son entrée au CNRS (octobre 2015) au laboratoire de Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux (CP2M – Villeurbanne), il a élargi ses domaines d’expertise vers la chimie du solide et la catalyse. Clément développe de nouvelles méthodologies de synthèse innovantes afin de combiner deux centres métalliques ayant des réactivités très différentes. Il immobilise ensuite ces paires hétérobimétalliques à la surface de matériaux par une approche de chimie organométallique de surface (COMS) pour obtenir des espèces actives originales, inaccessibles en solution. Il étudie le comportement des catalyseurs bimétalliques ainsi obtenus afin d’identifier des effets coopératifs et dépasser les réactivités des métaux initiaux pris individuellement. Cette thématique bénéficie déjà d’une reconnaissance internationale et a conduit à de nombreux articles scientifiques (par exemple, Chem. Sci. 2023, 14, 861-868; Chem. Commun. 2022, 58, 8214-8217; Inorg. Chem.2022, 61,5715-5730; J. Am. Chem. Soc. 2021 143, 4844–4856; J. Catal. 2020, 392, 287-301; J. Am. Chem. Soc. 2019, 141, 19321-19335; Chem. Eur. J. 2018, 24, 4361-4370).

Il a obtenu un grand nombre de financements en tant que chercheur principal pour soutenir son activité de recherche (notamment CNRS MOMENTUM 2017, ANR JCJC 2021, ERC StG 2022) et a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2022. Il est investi au sein de la SCF depuis sa première adhésion en 2010.