Mohamed Boularas a effectué sa thèse sous la direction de Laurent Billon au Laboratoire universitaire IPREM-EPCP (CNRS, Université de Pau et des Pays de l’Adour) et de Jean-François Tranchant et Valérie Alard, responsables industriels chez LVMH Recherche Parfums et Cosmétiques.
Son travail de thèse portait sur l’élaboration de microgels biocompatibles et multi-stimulables à base de méthacrylate d’oligo(éthylène glycol) et de nanoparticules magnétiques d’oxyde de fer. Ces microgels complexes capables de gonfler ou se contracter sous l’action de stimuli externes tels que le pH, la température et le champ magnétique ont été élaborés par un procédé simple en deux étapes intégrant les contraintes industrielles et environnementales : la synthèse des colloïdes microgels biocompatibles ont été synthétisés par polymérisation en milieu aqueux dispersé, et l’élaboration de microgels magnétiques a été réalisée par simple imprégnation d’une dispersion aqueuse de nanoparticules magnétiques d’oxyde de fer au sein des microgels. Par un contrôle de la chimie de synthèse, un contrôle de la structure interne des microgels permettant de moduler très finement leur capacité de gonflement et de contraction sous l’action d’un stimulus extérieur (pH, température) a été mis en évidence. Cette transition volumique est un élément clé pour l’encapsulation ou le relargage de molécules. La structure interne spécifique des microgels synthétisés dans cette étude s’est avérée être un élément clé. En effet, pour la première fois, les nanoparticules magnétiques d’oxyde de fer sont intégrées de manière quantitative, homogène et sans relargage par une simple loi de mélange et un contrôle du pH. De plus, contrairement aux microgels thermosensibles décrits dans la littérature qui requièrent la création de pontages chimiques ou des interactions ioniques de couches de charges opposées, les microgels de cette étude s’auto-assemblent spontanément via un procédé simple de séchage pour former des films transparents et cohésifs. Une étude prospective des propriétés optiques et mécanoélectriques des films à base de microgels hybrides et non hybrides auto-assemblés par évaporation de solvant a permis de mettre en évidence un potentiel électrique induit lors de la compression des films.

Mohamed Boularas est aujourd’hui ingénieur de recherche appliquée au sein du groupe L’Oréal, avec comme missions de créer des formules cosmétiques innovantes.