Présenté par la division de chimie du solide
58 ans. Professeur, directeur de l’Institut de chimie de Picardie (université d’Amiens)

Jean-Marie Tarascon a fait ses études supérieures à Bordeaux. Après une thèse préparée au laboratoire de chimie du solide sous la direction de J. Etourneau et de P. Hagenmuller, il travaille de 1978 à 1982 sur les supra conducteurs, notamment les phases de Chevrel. Il effectue un premier stage post-doctoral à Cornell puis aux Bell Laboratories à Murray Hill, et est embauché à Bellecore aux USA où il participe à l’aventure folle des supra YbaCuO, de 1983 à 1989. À cette date, il prend la direction du groupe Stockage de l’énergie jusqu’en 1994, année où, appelé par le professeur Figlarz, il revient en France à Amiens et dirige, de 1995 à 2008, le laboratoire de réactivité et chimie du solide associé au CNRS. Il en fait un centre de reconnaissance internationale d’inventivité et de compétences sur les batteries, d’abord LiMn2O4/C puis les batteries tout plastique Ions – Li PVDF avec un électrolyte DMC (brevet exploité par plus de 25 producteurs) et plus récemment de nouveaux types d’électrodes (CoO – LiFeSO4 ). Il a été leader du réseau européen d’excellence, ALISTORE et est actuellement directeur du RI auquel le réseau a donné naissance, lequel regroupe plus de 20 partenaires européens.
Co auteur de 520 publications, bénéficiant de plus de 26 000 citations, il est aussi auteur de 69 brevets dont plusieurs sont exploités et a donné plus de 300 conférences invitées. Il a reçu en 2004 l’award ISI comme faisant partie des 25 Français les plus cités de 1984 à 2004.
Il a reçu de nombreux prix, d’abord à Bellecore, 6 prix internationaux pour l’invention de la batterie tout plastique, la médaille Volta en 2002, la médaille d’or de l’université de Picardie. Il est depuis 2004 membre de l’Académie des Sciences et a été nommé en 2010 à la chaire Énergie du Collège de France.

C’est pourquoi le jury a proposé au CA de la SCF de décerner à Jean-Marie Tarascon le prix Süe, au regard de son œuvre magistrale menée aux États-Unis et en France, marquée par des contributions importantes à la chimie du solide et à l’électrochimie, mais aussi au regard de son implication dirigée vers l’industrie dans un secteur éminemment « chaud » pour le futur.