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Ergotisme, mal des ardents ou feu de Saint-Antoine du Moyen Âge aux temps modernes : le "triangle de Saint-Antoine" et le démarrage d'une importante industrie pharmaceutique au coude du Rhin

Article paru dans l'Actualité Chimique N°358 - décembre 2011
Rédigé par Streith Jacques

L’ergot de seigle (Claviceps purpurea) est un champignon toxique qui a fait de terribles ravages pendant le Moyen Âge et encore au cours des temps modernes, provoquant la gangrène des membres, des hallucinations, des accès de folie et souvent la mort. Plusieurs artistes, tels que Mathias Grünewald ou Jérôme Bosch, ont fixé sur toile ces drames humains. Les moines hospitaliers de Saint-Antoine ont eu pour mission de soigner dans leurs hospices religieux les malades atteints d’ergotisme dont les causes demeuraient néanmoins incompréhensibles pendant bien des siècles.

C’est au cours du XIXe~siècle, mais surtout pendant la première moitié du XXe, que des savants réussirent à isoler et à purifier la dizaine d’alcaloïdes, tous toxiques, contenus dans l’ergot de seigle et à en étudier les propriétés physiologiques.

Pour l’essentiel, nous devons au savant suisse Arthur Stoll et à son équipe de chercheurs d’avoir entrepris ce travail de très longue haleine au sein de la société Sandoz qui, à cette fin, avait créé en 1917 une petite section de recherche pharmaceutique à Bâle. Au fil des décennies, cette section devint le département pharmaceutique de Sandoz qui supplanta graduellement les autres divisions opérationnelles. Après fusion de Sandoz avec la firme bâloise Ciba-Geigy, la mise en commun de leurs départements pharmaceutiques respectifs a conduit à l’émergence de la société pharmaceutique Novartis.

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