La «sinomania» est-elle bien raisonnable ?
Début 2012, la première promotion de 75~diplômés de l’École Centrale de Pékin a été largement fêtée. L’école, installée en 2005 au nord de Pékin en partenariat avec l’Université aéronautique de Beihang, forme en six ans des centraliens chinois qui, à l’issue de leurs études, ont le double diplôme~: ingénieur Centrale reconnu par la CTI (Commission des titres d’ingénieur) et Master de l’Université de Beihang.
Ce modèle,actuellement le plus intégré de formation à la française, n’est pas solitaire dans l’Empire du Milieu. L’Université technologique de Compiègne a implanté à Shanghai l’Université de technologie sino-européenne et l’Institut francochinois d’énergie nucléaire s’est créé en 2011 à Zhuhai. La France a suivi d’autres pays dans ces schémas.
L’Allemagne forme en plusieurs endroits des ingénieurs de fabrication sur le modèle des «Technische Hochschulen». Le Royaume-Uni a implanté deux campus interdisciplinaires, alors que les États-Unis, jusqu’ici partisans d’exporter en Chine les diplômés formés dans leurs universités américaines (les fameux «haigui»), projettent de créer leur première université en 2013.
En chimie, nous ne sommes pas en reste~: l’ENSCP et l’ESPCI sont parties prenantes avec ParisTech de l’accord avec neuf universités chinoises de Pékin, Shanghai et Nanjing, permettant à environ cent étudiants chinois d’obtenir le double diplôme avec l’une des neuf écoles de ParisTech. Les écoles de la Fédération Gay-Lussac viennent de signer en 2011 une convention avec l’East China University of Science and Technology (ECUST) qui permettra à soixante étudiants chinois, après une préparation et l’obtention du Bachelor, d’intégrer en septembre 2012 l’une des dix-neuf écoles de chimie et de génie chimique de la Fédération.
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