La tête égyptienne en verre bleu du musée du Louvre: la découverte d’un faux
Rédigé par Pierrat-Bonnefois Geneviève Biron Isabelle
Comment une même œuvre d’art peut-elle être considérée pendant 80~ans comme un chef-d’œuvre de l’art égyptien, universellement admiré, puis ensuite être détectée comme un faux, fabriqué dans l’intention de tromper le monde des amateurs~?
Cette enquête archéométrique, qui met la chimie au service de la connaissance de l’art, est exemplaire~ si la célébrité de l’œuvre et l’audace de sa conception l’ont gardée longtemps à l’abri du soupçon, ces défenses ont été réduites à néant par l’étude de la composition de son matériau. Celle-ci révèle l’emploi de recettes de fabrication de verre moderne, totalement inconnues dans l’Égypte ancienne~: les verres de la petite tête bleue contiennent des cristaux d’arséniates de plomb comme opacifiants, qui sont produits pour la première fois à Venise au XVIIe~siècle de notre ère, alors que l’Égypte de la 18e~dynastie utilisait pour ces verres bleus des cristaux d’antimoniates de calcium.
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