Le gai savoir
Ouf~! Nous avons eu chaud~: la rue Gay-Lussac de Villeneuve d’Ascq, rebaptisée rue Newton pour ne point choquer de vertueux Anglais, a repris son nom~!
Quelle chance pour les chimistes~; imaginons un instant que ce toilettage se répande.
On ne pourrait plus enseigner —~sans lui donner un nouveau nom~— les propriétés de la gay-Lussite, modeste carbone hydraté par cinq molécules d’eau.
Quand à vous, collègues organiciens, pourriez-vous vous prévaloir de la méthode des orbitales frontières, qui, sans complexe, recouvre des HOMO et des LUMO~?
Et que dire des mécanismes homolytiques et autres arrangements homosigmatropiques…~?
Et vous, amis polyméristes, pensez-vous qu’il soit possible d’étudier pudiquement des… homopolymères~?
Je n’ose, enfin, penser à l’impérieuse nécessité de revisiter la classification périodique de Mendeleev en ce qui concerne le symbole de palladium.
Mais, puisque ces questions qui auraient justifié la création d’une commission spéciale de nomenclature de l’IUPAC ne sont plus d’actualité, revenons à notre numéro d’avril.
La publication de l’article de Bernard Raveau s’inscrit dans une politique de présentation de nouveaux matériaux (métalliques, céramiques, polymères) dont les propriétés les feront émerger dans des applications futures. On pense en particulier au domaine des systèmes adaptatifs, c’est-à-dire capables de gérer des réponses adaptées aux sollicitations.
On pourra apprécier, dans l’article sur les mousses, la très grande complexité des problèmes de formulation et la nécessité de développer une méthodologie scientifique pour améliorer l’approche empirique.
Deuxième «article interview», celui de ce mois est consacré à une industrie spécialisée dans la production de colles. Nous essayerons de satisfaire la curiosité des chimistes en publiant un papier sur les grandes familles d’adhésifs et sur leur mode d’action.
Enfin, un amical salut à «ÉbulliScience», association scientifique pour les jeunes de Vaux-en-Velin, dans le droit fil des actions qui ont été présentées récemment (mars 1999) dans l’article de Nicole Leray et Marc Julia.
Bernard Sillion
Rédacteur en chef