Les déchets radioactifs : questions pour la société, questions pour les chimistes
Rédigé par Vermeulin Pierre Rigny Paul
La question de l’énergie est l’une de celles qui vont déterminer l’avenir de notre société ; en ces périodes de mondialisation, cela signifie l’avenir de l’humanité tout entière. Et le XXIe~siècle sera très probablement confronté dans ce domaine à de profondes perturbations, voire à des cataclysmes. Pour beaucoup, le recours à la production d’électricité dans le monde au moyen de réacteurs nucléaires doit être massivement accru pour repousser ces graves difficultés et prolonger la période actuelle de grande consommation d’énergie~; la situation de la France, qui produit 78~% de son électricité par la voie nucléaire pour 17~% en moyenne mondiale, devrait ainsi servir de modèle. D’autres militent au contraire pour la «sortie du nucléaire», mettant en avant ce qui a été parfois baptisé de «talon d’Achille du nucléaire», à savoir l’inévitable production de déchets radioactifs, selon eux ingérables.
Ce numéro spécial de L’Actualité Chimique présente, sans prétention à l’exhaustivité, des études de recherches « académiques » dans le domaine des sciences chimiques, qui ont été conduites dans le cadre de la loi de 1991. Le mot «académique» est là pour souligner que les laboratoires auteurs, qu’ils soient de l’Université, du CNRS, du CEA, ou également mais de façon moins évidente d’EDF, entreprise industrielle, procèdent, ou sont proches, de la culture de la recherche fondamentale –~avec ses objectifs de publication scientifique et de progression de la connaissance. Mais, tout de suite, on aperçoit une ambiguïté~: la place de la science académique est-elle vraiment légitime dans la question des déchets nucléaires, qui se présente d’abord comme une question d’ingénieurs~? Pour répondre à cette interrogation, il faut considérer globalement la question de la gestion des déchets.
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