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Les protéines ont les honneurs des prix Nobel 1997

Article paru dans l'Actualité Chimique N°210 - janvier 1998
Rédigé par Schorsch Gilbert

L’attribution par l’Académie des sciences suédoises des prix Nobel 1997 de chimie et de médecine, respectivement pour le mécanisme enzymatique de la synthèse de l’adénosine triphosphate (ATP) et le rôle de l’ATPase dans les mécanismes de transport à travers les membranes cellulaires, et le possible rôle des prions – c’est-à-dire proteinaceous infectious particles – et de leur structure dans le déclenchement de certaines encéphalopathies spongiformes, interpelle la communauté des chimistes, à un double titre.

Elle signifie clairement que le territoire du chimiste doit s’étendre à la chimie des phénomènes naturels. La biochimie et la biologie moléculaire sont une partie intégrante, importante et très actuelle de notre discipline. il est nécessaire de lui donner sa place dans notre revue. Le fait que seulement 41 des 1831 membres de la Société Française de Biologie et de Biochimie Moléculaire soient membres de la SFC est, à ce titre, révélateur d’une trop forte spécialisation contre laquelle nous devons agir. Ne faut-il pas chercher davantage nos idées et notre inspiration dans la chimie douce des phénomènes naturels et prendre nos distances vis-à-vis de conditions opératoires trop brutales, de plus en plus mal acceptées ?

Le signal envoyé par l’Académie suédoise est aussi très provocateur.
Conservateur d’abord, car il a fallu attendre 40 ans pour voir récompenser l’élucidation des mécanismes et des structures enzymatiques complexes qui sont à la base de la bioénergétique des cellules vivantes. Précurseur ensuite, car elle n’hésite pas à éclairer une hypothèse dans le déclenchement d’une infection, récente et très médiatisée mais qui est loin d’être acceptée.
Tradition et prise de risque, telles apparaissent les orientations que l’on peut proposer, à l’aube de cette nouvelle année, à notre communauté dans ses trois composantes : recherche, enseignement et industrie.

Nous remercions le professeur Pierre Vignais et le docteur Paulette Vignais, ainsi que le docteur André Picot, d’avoir bien voulu, dans deux articles, volontairement différents dans leur rédaction et dans leur cible, nous éclairer aussi rapidement sur les implications des mécanismes mis en lumière, à cette occasion, dans notre vie quotidienne.

Gilbert Schorsch

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