Olympiades de la chimie : une école de compétitivité
Tout le monde s’accorde généralement à dire que la formation est l’un des moteurs susceptible de faire avancer tout individu vers le monde du travail. Les «voies royales», les classements aux concours ne sont-ils pas conçus pour ouvrir les portes de grandes destinées aux heureux élus~? Avec un nombre incommensurable de filières et la massification des études supérieures, chacun, à son niveau, doit trouver une voie, doit trouver «sa voie». Les enseignants scolaires et universitaires en sont bien conscients. Sur eux reposent toutes les attentes, inquiétudes, récriminations et parfois félicitations en cas de réussite. À l’image de nombreuses autres formations, celles en chimie peuvent intégrer l’apprentissage via des passages dans l’entreprise, en alternance avec des phases d’enseignement. Ce partenariat entre l’entreprise, l’école ou l’université ne se résume pas uniquement aux formations alternées. Il peut s’avérer très fructueux pour promouvoir de futurs talents, notamment dans le cadre des Olympiades nationales de la chimie. L’Actualité Chimique s’en fait régulièrement l’écho.
À l’aube de cet été, notre attention ne devrait pas uniquement être captée par la révélation de la ville organisatrice des jeux Olympiques de 2012. En effet, après une phase de sélection acharnée, toujours éprouvante pour les concurrents, quatre jeunes élèves issus de première année de classe préparatoire aux grandes écoles vont représenter la France lors des épreuves finales de la 37e~édition des Olympiades internationales de la chimie. Celles-ci se déroulent pendant la seconde moitié de juillet. Entouré par un personnel enseignant motivé, la délégation française se retrouve plongée dans le bouillonnement d’une compétition de haut niveau à Taipei, dans le nord de l’île de Taiwan. Pour tout participant confronté à deux cent soixante-dix-neuf autres concurrents prêts à en découdre, les enjeux sont naturellement de viser une place d’honneur, voire d’accrocher l’excellence. Au-delà de cette compétition, du poids et de la couleur des médailles distribuées, l’essentiel pour ces jeunes scientifiques n’est-il pas d’être les acteurs d’une exceptionnelle aventure où culture scientifique se conjugue avec compétitivité internationale~?
Mais on ne le répètera jamais assez, la culture scientifique ne peut se cantonner au seul cercle des initiés ou personnes ayant la possibilité de mener des études. Elle doit être accessible à tous. En région Ile-de-France, mais probablement aussi sur l’ensemble de l’hexagone, les organisateurs de manifestations dédiées à l’Année mondiale de la physique affichent le réel souci de sensibiliser de larges publics à toutes les disciplines scientifiques, des publics curieux et férus de découvertes. Quand aux lecteurs de L’Actualité Chimique, je ne doute pas que leur curiosité sera aiguisée en découvrant l’apport de la chimie dans la détection de particules invisibles et omniprésentes, les neutrinos. En cette période estivale, les neutrinos solaires sont une réalité de tous les instants.
Yann-Antoine Gauduel
Rédacteur en chef