Perspectives
La Société Chimique de France entre dans la 118e année de son existence. Créée en 1857, elle a fêté, vous vous en souvenez, sous la présidence du Professeur Delaby, son 100e anniversaire.
Cette Société a vécu, s’est développée, mais peut-être n’a-t-elle pas su se rajeunir à temps dans ses structures, dans ses méthodes. Ce fait explique qu’actuellement elle semble coupée des jeunes chimistes, de bon nombre d’ingénieurs et de techniciens de l’industrie, des professeurs du secondaire chargés de l’enseignement de la chimie. L’ouverture vers les jeunes est indispensable car beaucoup d’entre eux ne voient pas l’intérêt d’adhérer à une Société qui ne leur apporte rien. La liaison avec l’industrie doit être développée : il faut que la Société Chimique de France soit au fait des besoins scientifiques des ingénieurs et des techniciens, il faut que les publications de la Société Chimique fassent écho des informations industrielles, des implantations de nouveaux ateliers, des brevets aussi bien étrangers que français. La Société Chimique a aussi une mission à accomplir auprès de ceux qui enseignent la chimie dans le Secondaire et les classes préparatoires, là où doivent s’éveiller les vocations de chimiste : c’est pour accomplir cette mission que le Président Bénard a créé une Division de l’enseignement.
Voilà tout un programme à réaliser et déjà il se réalise car les prochains numéros de L’actualité chimique comporteront des exposés relatifs à des questions au programme des classes terminales, de mathématiques supérieures ou spéciales, exposés qui auront comme but d’apporter des éléments pour les leçons, des expériences de cours… Ces exposés seront d’ailleurs aussi très utiles à bien des chercheurs, à des ingénieurs, à des techniciens.
Et que va devenir le Bulletin de la Société, dont on annonçait une évolution dans un article paru ici-même en septembre dernier ? L’idée d’un Journal français de chimie n’est pas abandonnée, mais sa réalisation va être progressive. Le Bulletin continue à assurer sa mission, mais les modalités de publication subiront, sans aucun doute, de profondes modifications et ceci dans un délai relativement bref.
Vous pouvez constater que le nouveau Président qui prend ses fonctions au 1er janvier, le Professeur Horea, du Collège de France, aura un lourd programme à réaliser. Il ne pourra le faire que si tous les chimistes français l’aident dans cette tâche.
Je voudrais que ce premier numéro d’une année nouvelle apporte à nos lecteurs les meilleurs souhaits de bonne année et ceci de la part du Président, des anciens Présidents et du Conseil de la Société Chimique de France.
Que 1975 soit pour vous une année de paix, de joie et de succès.
Télécharger l'article