Recherche publique/industrie : y a-t-il une recette pour le transfert de technologie ?
Nous publions dans ce numéro un exemple montrant comment un travail mené sur les polymères conducteurs dans un laboratoire d’électrochimie du CNRS a trouvé un développement vers l’industrie.
Si le développement industriel des procédés de la grande industrie impliquant des tonnages importants (chimie lourde, pétrole, polymères…) suit un schéma avec des étapes bien identifiées en raison du temps et des moyens importants à mettre en œuvre, si dans le cas de l’industrie pharmaceutique, avec d’autres contraintes, aucune des étapes de la méthodologie n’est contournable, il reste un large champ d’applications industrielles (plus faible tonnage, moyenne valeur apportée…) pour lequel le gisement de résultats de la recherche publique est valorisable. Cependant, les voies et moyens peuvent être très différents en fonction des sujets et des équipes.
Un point important peut être souligné : les conditions psychologiques s’améliorent et les différences de culture entre l’activité industrielle et la recherche publique, que l’on soulignait autrefois, s’estompent. À cet égard, le rôle que jouent et que doivent jouer les sociétés savantes est important.
On peut retenir deux idées en lisant l’histoire du développement des électrodes en mousse métallique. La relation humaine entre les interlocuteurs de la recherche et de l’industrie est sans doute plus importante que dans le cas du développement d’un grand procédé, et l’équipe industrielle doit être impliquée très tôt. Dans cette perspective, l’expérience des équipes de recherches technologiques (ERT) mises en place par le ministère de la Recherche, sera intéressante à suivre. Cette expérience repose sur la reconnaissance de l’expertise d’une équipe d’un laboratoire universitaire par une industrie qui a identifié un résultat prometteur. L’équipe de l’ERT s’appuyant à la fois sur l’industrie et sur un laboratoire public devrait disposer de bonnes conditions pour le développement de l’innovation.
Bernard Sillion
Rédacteur en chef
Couverture : logo des équipes françaises des Olympiades internationales de chimie. DR.
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