Réflexions sur L'Actualité Chimique
La Société Française de Chimie souffre peut-être comme d’autres sociétés savantes françaises du « syndrome des Gaulois » qui se traduit par l’existence de nombreuses sociétés ou groupes qui tous se réclament peu ou prou de la chimie, mais ne se reconnaissent pas dans la SFC. Cette regrettable situation, maintes fois constatée sans que l’on ait pu y apporter remède, est une faiblesse que l’on peut apprécier par le nombre d’adhérents très modeste au regard de l’importance de notre recherche et de notre industrie.
Vitrine de la SFC, L’Actualité Chimique peut-elle contribuer à augmenter l’audience de la Société, en faisant en sorte que tous ceux dont l’activité touche la chimie s’en rapprochent ?
Cette question a été largement débattue au comité de rédaction, à la conférence des présidents de divisions, et au conseil d’administration, et je vous livre, en bref, quelques aspects de la politique rédactionnelle sur lesquels nous envisageons des efforts :
- Faire en sorte que certains articles scientifiques éclairent l’actualité (à cet égard dans ce numéro, on trouvera un article sur l’analyse des produits dopants utilisés par les sportifs, et un compte rendu d’une étude du CNRS intitulée « Diesel et santé »).
- Donner davantage de brèves informations sur les nouveautés scientifiques en provenance du monde entier.
- Augmenter les contacts avec les ministères, l’Académie des sciences, les grands organismes publics, les agences de l’État, et informer les lecteurs, en ce qui concerne les réflexions à long terme, les politiques de recherche…
- Être à l’écoute des régions qui sont souvent des acteurs importants dans le domaine de la recherche et du développement.
- Donner la parole aux petites et moyennes entreprises du domaine de la chimie, afin de faire connaître les besoins en formation et recherche, et, parallèlement, présenter les laboratoires du secteur public, leurs axes de recherche, leurs moyens, leurs résultats…
- Jouer un rôle dans une politique plus générale de francophonie, en nouant ou en renouant des relations avec les sociétés chimiques des pays francophones.
La réalisation de ces objectifs implique que nous mettions en place une équipe rédactionnelle constituée de chefs de rubrique, pour la recherche, l’industrie, l’enseignement, l’hygiène/sécurité/environnement, l’histoire de la chimie, qui, avec les correspondants des divisions, constitueront le réseau pour la collecte des informations.
Pour certains contacts industriels, en particuliers vers les PMI, PME, le jeu des « interviews » (pardon à la francophonie !) sera nécessaire avec la participation de journalistes professionnels.
Enfin, les libres propos et courrier des lecteurs rendent une revue vivante, et nous espérons, en particulier en cette période de réflexion intense sur l’organisation de la recherche, que les membres de la SFC profiteront de la tribune qui leur est offerte.
Bernard Sillion
Rédacteur en chef