Remarques finales et remerciements
Rédigé par Vermeulin Pierre Rigny Paul
Il convient de redire, à l’issue de ce numéro spécial, que son objectif est d’informer la communauté scientifique, et en particulier celle du domaine des sciences chimiques~; l’informer, d’abord de la qualité et de la variété des travaux scientifiques conduits dans ce domaine dans le cadre de l’effort national de recherche pour la gestion des déchets nucléaires dans les organismes et dans les universités.
Cette présentation résulte d’un choix de chimistes, avec leur sensibilité et leur culture~; elle ne prétend pas être exhaustive, nombre de travaux de qualité ne sont pas évoqués. Vision de chimistes, elle ne peut, ni ne veut, rendre compte de la diversité des recherches entreprises dans le cadre de la loi de 1991 qui couvrent bien d’autres domaines que la chimie. Ce n’est donc pas un bilan, même partiel, des travaux, ni, encore moins, une évaluation de la pertinence des éléments de réponse qu’ils apportent au questionnement du législateur et de la société. Des options seront prises dans le cadre d’une nouvelle loi en 2006, après un débat scientifique et politique que nous espérons large et ouvert~; les chimistes auront joué un rôle important dans l’élaboration des données du débat.
Ce numéro vise à bien valoriser l’implication de la communauté des chimistes, et à montrer également que les recherches n’ont pas été le seul fait des laboratoires traditionnellement impliqués dans le nucléaire, mais qu’elles ont bénéficié d’un contexte ouvert propice au débat scientifique. Les collaborations entre les différents acteurs ont été très efficacement stimulées et évaluées par les institutions elles-mêmes, par la création des divers GdR de coopération entre organismes. Il faut se féliciter que cette question de la gestion des déchets nucléaires, qui préoccupe largement les citoyens, ait bénéficié de cet effort scientifique très ouvert, grâce à tous ses acteurs et à l’intelligence de la loi de 1991.
La diversité thématique des études présentées, faisant appel à de nombreuses sous-disciplines de la chimie, ne résulte pas d’un échantillonnage au hasard. L’élément unificateur est bien l’analyse de sûreté qui doit vérifier qu’un concept de stockage remplit bien, et pour toute son existence, ses fonctions essentielles~: celle d’isolement des déchets de l’Homme et de la biosphère, celle du confinement des radionucléides dans le système de stockage, celle de limitation et de retard de la diffusion des radionucléides, pour profiter de leur décroissance radioactive, quand la fonction de confinement devient défaillante. Étude des matériaux, connaissance et compréhension du comportement du milieu géologique sont des approches pluridisciplinaires d’un problème commun. Pour être comprise dans son contexte, cette information scientifique a donc été accompagnée, en début de volume, par des exposés sur le problème de la gestion des déchets~: quel est le problème, qualitativement, et de façon approximative, quantitativement~? Quelle stratégie scientifique nationale a été mise en place pour mobiliser les acteurs de la recherche et évaluer les résultats~? Quelle est la connexion entre science et sûreté~?
Ces précisions apportées, nous souhaitons remercier ici l’ensemble des auteurs des articles de ce numéro spécial. Dans cette période où l’évaluation de leurs travaux s’accélère (et donc où s’accroît leur charge de travail), à l’approche de l’échéance de 2006 fixée par la loi de 1991, ils nous ont néanmoins répondu de façon très positive, concrète et volontariste, partageant le souci de voir les travaux valorisés auprès d’une large communauté scientifique. Ils ont répondu de façon très constructive aux diverses discussions que nous avons eues sur le contenu de leurs contributions par rapport aux objectifs de L’Actualité Chimique. Qu’ils en soient sincèrement remerciés et félicités. Saluons l’ouverture (parfois méconnue) de la communauté de la recherche~! Remercions également les différents organismes dont dépendent ces auteurs. Ce numéro de L’Actualité Chimique est bien le fruit d’un travail collectif.
Paul Rigny et Pierre Vermeulin
Coordinateurs du numéro