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Types et structures chimiques: deux modes d'abstraction de la chimie du XIXe siècle

Article paru dans l'Actualité Chimique N°140 - juin-juillet 1987
Rédigé par Blondel-Mégrelis Marika

L’époque dont il est traité ici n’est pas seulement importante, pour l’histoire de la chimie, par le volume incroyable des «découvertes» de la chimie organique. Elle est aussi cruciale, à mon sens, pour l’«esprit» chimique moderne. Entre les types et la structure, la chimie hésite entre un empirisme devenu traditionnel et âprement défendu (au moins en paroles) par les grands noms de la chimie de l’époque et les tenants des positions fortes, et la nécessité d’une «spéculation» théorique qui, seule, devrait permettre de «se diriger dans le labyrinthe» de la chimie et, tout spécialement, de la chimie organique, ainsi que l’écrivait Auguste Laurent à la veille de sa mort.

Mais la théorie, pour ces auteurs (Couper, Kékulé, Boutlerow), n’est plus du tout entendue dans le sens péjoratif de «rêverie» que lui donnait Berzelius, parfois «imagination» de l’homme quant à la «nature intime» des phénomènes, et donc située au-delà de ce qu’il lui est donné de «voir». Elle est désormais une «construction» de l’esprit que le chimiste soumet impitoyablement aux faits, et qui constitue un moyen de se représenter les phénomènes et un guide pour la recherche.

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