Une brève histoire de la SCF
L’histoire de la Société Chimique de France a débuté en 1857, à l’initiative de Jacques Arnaudon, Ernest Collinet et Giuseppe Ubaldini. Ces trois jeunes chimistes passionnés avaient pris l’habitude de se réunir chaque semaine dans un café parisien pour discuter des derniers travaux de chimie. Rejoints par quelques autres, ils fondèrent la Société chimique de Paris et élurent le 30 juin 1857 son premier président, Jacques Arnaudon.
Dès juin 1858, sous la présidence d’Aimé Girard, la Société chimique de Paris entreprit son institutionnalisation. Elle admit en son sein plusieurs chimistes de renom, tel Louis Pasteur, Auguste Cahours et Charles-Adolphe Wurtz, et écarta rapidement les véritables fondateurs. Le 28 décembre 1858, Jean-Baptiste Dumas fut élu membre et président par simple acclamation. Louis Pasteur et Auguste Cahours devinrent vice-présidents par la même occasion. Avec ce qui s’apparente à un coup d’état, la jeune Société, née d’une démarche informelle, a donc rapidement mué en Société savante.
La Société Chimique de Paris a pris le nom de Société chimique de France en 1906, après la création des premières sections. En 1983, la Société chimique de France a fusionné avec la Société de chimie physique. Nommée alors Société Française de Chimie elle a été reconnue d’utilité publique en 1985. Depuis 2008, la Société Française de Chimie a repris son nom de Société Chimique de France.
La SCF, Joseph-Achille Le Bel et le 250 rue Saint-Jacques
L’immeuble situé au 250 rue Saint Jacques a été construit à la demande de Joseph-Achille Le Bel. Cet illustre chimiste français a été un précurseur de la stéréochimie moderne avec Jacobus Henricus van’t Hoff, comme en témoigne son mémoire « Sur les relations qui existent entre les formules atomiques des corps organiques et le pouvoir rotatoire de leurs dissolutions » paru en 1874 dans le Bulletin de la Société chimique. Lors de la construction de l’immeuble, Le Bel y fit bâtir un petit appartement personnel et des laboratoires pour y travailler librement. Il vécut au 250 rue Saint Jacques de 1903 jusqu’à sa mort en 1930. Le Bel lègue l’hôtel particulier à la Société Chimique de France, à charge d’entretenir les laboratoires qui y étaient installés. Les laboratoires situés au 250 rue Saint Jacques fermèrent après la seconde guerre mondiale. L’immeuble fut réaménagé à partir de 1965. La Société Chimique de France y installait ses services administratifs en 1966. Le siège de la société savante est depuis lors établi au 250 rue Saint Jacques à Paris.
Célibataire et sans héritier, Le Bel s’était fortement impliqué au sein de la Société : président en 1892, membre du conseil de 1899 à 1901 puis de 1907 à 1909, membre de la Commission d’impression du Bulletin en janvier 1894, membre des Commissions des finances et de rédaction en novembre 1894, rapporteur du budget. En 1952, la Société Chimique de France créait un prix prestigieux en hommage à l’illustre chimiste, le Grand Prix : Joseph-Achille Le Bel pour récompenser des travaux internationalement reconnus s’inscrivant dans le cadre des activités de la SCF.