John Osborn, avait 59 ans, était professeur à l’université Louis Pasteur de Strasbourg depuis 1976.

Originaire du Kent, il avait effectué ses études supérieures à l’université de Cambridge (Angleterre) et ses travaux de thèse à l’Imperial College à Londres, avec le Professeur Wilkinson. Après une année de ICI fellow, il était devenu« assistant professor » à l’université d’Harvard à Cambridge aux États-Unis, puis professeur associé dans cette même université. C’est en 1975 qu’il fut accueilli à l’université Louis Pasteur, où il était devenu, dès 1978, directeur de 1’ERA CNRS n° 721 jusqu’en 1985, puis de 1’URA 424 depuis 1985. I1 était professeur à la classe exceptionnelle depuis 1992, de même que professeur à l’Institut Universitaire de France depuis cette date.

La carrière scientifique de John Osborn a été consacrée à la chimie organométallique appliquée à la catalyse homogène. On peut ainsi distinguer trois types de contributions marquantes :

  • son action dans le domaine de la catalyse homogène ;
  • ses travaux en synthèse organométallique, inorganique et bioinorganique ;
  • son apport personnel dans l’approche fondamentale des réactions catalytiques homogènes par le biais d’études mécanistiques.
    En catalyse homogène, on se doit d’associer le nom de J. Osborn à celui de G. Wilkinson pour la découverte du catalyseur d’hydrogénation des oléfines RhCl(PPh3)3 au même titre que les catalyseurs d’hydroformylation apparentés. Ces découvertes fondamentales ont contribué, pour une large part, au développement de la catalyse homogène, eu égard à leur impact industriel.

Depuis lors, John Osborn a aussi découvert d’autres catalyseurs extrêmement efficaces :

  • de type carbène pour la métathèse des oléfines ;
  • pour des réactions de carbonylations sur catalyseurs à base de palladium ;
  • et, plus récemment, pour la synthèse asymétrique d’amines par hydrogénation d’imines.

J. Osborn s’était attaché à définir les mécanismes intimes de ces réactions. Ses travaux les plus remarquables, dans ce domaine, sont certainement ceux réalisés par RMN in situ des processus mis en jeu : l’observation directe d’intermédiaires réactionnels ou de processus dynamiques interconversion lui a ainsi permis de contribuer de manière considérable à la compréhension de réactions telles que :

  • l’insertion d’hydrure dans une oléfine sur complexes du molybdène ;
  • ll’observation directe de processus dynamiques interconversion P allyle/hydrure P alcène ;
  • ll’observation directe de carbènes et d’intermédiaires métallocyclobutanes en méthathèse.
    Cette activité scientifique a été réalisée en formant 41 thésards et par la prise de 11 brevets.