Jean-Louis Rivail
A sa sortie de l’ENSIC (Nancy) en 1960, Jean-Louis Rivail entre au CNRS dans le
laboratoire du professeur Barriol pour y préparer une thèse de doctorat sur «Les
propriétés diélectriques de l’oxyde de nickel et leurs variations lors de l’adsorption de
gaz », soutenue en 1964.
Après son service militaire et un post-doctorat à Oxford dans le groupe du professeur
Coulson, il est recruté par la Faculté des sciences de Nancy en qualité de maître de
conférences en 1966. Professeur sans chaire, puis professeur à titre personnel, il
succède au professeur Barriol en 1974.
Dès son retour d’Oxford, Jean-Louis Rivail met en place à Nancy un programme de
recherche de chimie quantique, tout en s’intéressant aux propriétés diélectriques des
liquides en relation avec son laboratoire d’accueil. Ces deux axes de recherche se
rejoignent en 1973 et le mémoire sur la structure d’un dimère d’eau en interaction
avec un liquide diélectrique, publié en collaboration avec Daniel Rinaldi, est
considéré depuis comme l’article fondateur des méthodes dites du « champ de
réaction self consistant », très populaires de nos jours pour étudier la structure et la
réactivité moléculaires en solution. Naturellement, les perfectionnements successifs
du modèle d’effet de solvant et ses applications à l’étude de phénomènes en solution
ont constitué une part importante des activités du laboratoire de chimie théorique de
Nancy.
D’autres avancées méthodologiques sont à signaler dans le domaine des méthodes
qui allient la mécanique quantique avec la mécanique moléculaire, et en particulier la
mise au point d’une méthode dite du « champ self consistant local » qui permet
l’étude quantique d’un fragment de macromolécule en interaction avec le reste de
cette macromolécule représenté par un champ de forces classique.
Jean-Louis Rivail s’est beaucoup investi dans l’enseignement. On lui doit la création
en 1986 du DEA national de chimie informatique et théorique, et son ouvrage
Éléments de chimie quantique à l’usage de chimistes, publié en 1989, est un
classique.
Chargé par le CNRS en 1991 de réfléchir à la reconversion d’un laboratoire
nancéien, il est à l’origine de la création du Laboratoire de chimie physique pour
l’environnement. En 1996, sous sa houlette, quatre URA se sont fédérées en une
UMR « Structure et réactivité des systèmes moléculaires complexes ».
Jean-Louis Rivail a été le premier président de la division Chimie-physique , après la
création de la SFC par fusion de la Société de Chimie Physique et de la Société
Chimique de France.
Michel Verdaguer
Michel Verdaguer   est professeur émérite de l’université Pierre et Marie Curie et collaborateur bénévole du laboratoire CIM2 , unité CNRS 7071 où il anime l’équipe «Matériaux Magnétiques Moléculaires ». Il a 61 ans. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique, il devient professeur au Lycée Technique d’Etat de Creil puis à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud où il forme des générations d’agrégés. Il en résulte un livre sur l’oxydoréduction, alliant théorie et expériences (Ellipses, avec J. Sarrazin).
Michel Verdaguer passe sa thèse de doctorat d’État tardivement, à 42 ans (directeur O. Kahn) : synthèse et propriétés magnétiques d’édifices bimétalliques. Il reçoit, avec A. Gleizes, le prix de la division de chimie de coordination de la SFC en 1984 pour le travail sur les chaînes ferrimagnétiques.
Ensuite, avec Olivier Kahn (premiers aimants bimétalliques à précurseur moléculaire), Michel Verdaguer contribue au développement du magnétisme moléculaire qui conçoit, synthétise, étudie et utilise des matériaux magnétiques moléculaires nouveaux. Il est ainsi à l’origine, avec J.P. Renard, de la première caractérisation expérimentale du phénomène dit « gap de Haldane ». Nommé professeur à Paris en 1988, il transforme de manière raisonnée le vieux “bleu de Prusse” en aimant à température de Curie supérieure à la température ambiante, avec V. Gadet, S. Ferlay et T. Mallah. Aujourd’hui, il s’intéresse à la création de systèmes magnétiques multifonctionnels, où plusieurs fonctions coexistent ou sont en synergie dans un même composé : molécules à haut spin (V. Marvaud), systèmes moléculaires photomagnétiques (A. Bleuzen), aimants moléculaires optiquement actifs (C. Train et M. Gruselle). Il a mis au point, avec R. Ouahès et F. Tournilhac, des dispositifs illustrant les propriétés des matériaux magnétiques moléculaires. Michel Verdaguer a contribué au développement de l’utilisation du rayonnement synchrotron en chimie inorganique moléculaire (structure, structure électronique et magnétisme local), aujourd’hui portée par C. Cartier dit Moulin et F. Villain. Ainsi, les réalisations de Michel Verdaguer en magnétisme moléculaire vont de la chimie quantique aux applications, en passant par la synthèse et la physique.
Il a dirigé le laboratoire de chimie inorganique et matériaux moléculaires de 1994 à 2000 et assumé la direction du D.E.A. interuniversitaire de chimie inorganique, de la molécule au matériau pendant de nombreuses années.
Attentif à la coopération scientifique internationale, il coordonne le Programme « Molecular
Magnets » de la Fondation Européenne de la Science (FES) de 1998 à 2002 et contribue aujourd’hui à faire connaître le magnétisme moléculaire par des cours et des conférences en Europe et dans le monde.
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