Directeur de recherche au CNRS, Antoine Maignan, 37 ans, a fait toute sa carrière scientifique à Caen au laboratoire Crismat (Bernard Raveau).

Son domaine scientifique est celui des oxydes des métaux de transition à propriétés électroniques particulières, aux confins entre physique et chimie du solide bien que sa thèse (1988) portât en fait sur des alliages amorphes étudiés pour leur comportement magnétostrictif. On lui doit, avec tout le groupe du Crismat, la découverte de très nombreuses phases supra- conductrices à haute température critique (Tc > 100 K) parmi les cuprates à base de thallium de plomb ou de mercure, mais aussi celle des oxycarbonates dérivés, démontrant à cette occasion ses qualités de chimiste sensible à la réactivité à l’air des oxydes quelquefois manipulés par d’autres avec un peu de désinvolture…

Depuis 1994, ses travaux s’orientent surtout vers les manganites à magnétorésistance géante et à leur caractérisation physique, en relation avec certains comportements de type verre de spins. Chercheur extrêmement fécond, A. Maignan illustre parfaitement le rôle d’interface que doit jouer le chimiste du solide avec la physique, à la fois par une approche plus structurale, voire nanostructurale, et par la création de nouvelles phases bien choisies destinées à faire progresser notre connaissance de l’état solide, dans toute sa comp1exe diversité.