Le Prix SUE 2002 a été attribué à Abel Rousset, Professeur à l’Université Paul Sabatier (Toulouse III) et Directeur du Centre Interuniversitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux (CIRIMAT) UMR CNRS 5085.

Sa thèse de Doctorat obtenue en 1969 à l’Université Claude Bernard (LyonI) dans le Laboratoire du Prof. Paris lui a permis d’aborder, très en amont, les concepts de « chimie douce » et de « grains fins » (les nanomatériaux d’aujourd’hui). En collaboration avec le Laboratoire de Magnétisme de Grenoble (P. Mollard ; Prof. L. Neel), il obtient notamment des oxydes mixtes ainsi que de nouvelles phases métastables suffisamment divisés (quelques dizaines de nanomètres) permettant la première vérification expérimentale de la théorie du superantiferromagnétisme de Louis Neel (Prix Nobel de Physique 1970).

Nommé Maître de conférences à l’Université Paul Sabatier en 1976, il créé le Laboratoire de Chimie des Matériaux Inorganiques (LCMI) et devient Professeur en 1984.
Ses travaux portent alors sur des oxydes ferrimagnétiques à morphologie et texture contrôlées obtenus par chimie douce, en particulier des ferrites lacunaires à valence mixte originaux, sous forme de poudres ou de couches minces destinées à l’enregistrement magnétique. Ils s’intéressent également aux céramiques pour l’électronique notamment aux thermistances et varistances ainsi qu’aux premiers nanocomposites à matrice céramique (Al2O3,Cr2O3, MgO…) à renforts métalliques nanométriques (Fe, Cr…).

A titre d’exemples, signalons la très longue et fructueuse collaboration avec Thomson/LCC sur les thermistances à Coefficient de Températures Négatif (CTN) ayant abouti à la mise au point de nouvelles formulations et microstructures de manganites de métaux de transition pour des composants électroniques plus précis et plus stables. De même, c’est par le biais des travaux sur les nanocomposites céramique/nanoparticules métalliques que dès les années 1990, les premiers nanotubes de carbone (NTC) élaborés par voie catalytique ont été mis en évidence au laboratoire. C’est également à cette époque et parmi les premiers responsables de laboratoires universitaires en France que A. Rousset installe au LCMI un « atelier pilote » de fabrication de poudres (oxydes, métaux…) et de couches minces, outil indispensable pour mener à bien les nombreuses collaborations industrielles du laboratoire et réussir dans des conditions optimales un certain nombre de transferts vers l’industrie.

En 1998, à la demande de la Direction du CNRS, il est chargé de rassembler sur le site toulousain les laboratoires de Métallurgie (Prof. F. Dabosi) et de Physique des Polymères (Prof. C. Lacabanne) pour constituer avec le LCMI une nouvelle entité, le Centre Interuniversitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux (CIRIMAT), comptant 160 personnes dont 80 permanents et 50 doctorants, dont il prend la direction en 1999.

L’activité de recherche de A. Rousset se traduit par 322 publications, 37 brevets, la direction de 25 thèses et de 45 contrats industriels ainsi que de nombreuses conférences invitées.

Par ailleurs, il a créé, animé et dirigé à l’Université Paul Sabatier la plupart des enseignements de chimie du solide et de Science des Matériaux au niveau Licence, Maîtrise, DEA, DESS, Ecole Doctorale (Matériaux-Structure-Mécanique).

De 1990 à 1996 il a présidé l’Association pour le Développement de l’Enseignement, de l’Economie et de la Recherche en Midi-Pyrénées (ADERMIP). Enfin, depuis 1997 il est membre de l’Académie des Sciences Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse.