Mireille Blanchard-Desce, DR CNRS à l’Institut des Sciences Moléculaires (PMCI) de Bordeaux

Entrée en 1980 à l’ENSJF, Mireille Blanchard-Desce obtient une agrégation de Sciences Physiques puis un doctorat en chimie organique en 1989 (Université Pierre et Marie Curie) préparé sous la direction de Jean-Marie Lehn. Mireille Blanchard-Desce effectue toute sa carrière professionnelle comme chercheur au CNRS depuis 1985.

Elle crée à l’ENS Paris une jeune équipe qui développe et optimise de nouveaux chromophores pour l’optique non linéaire. Elle élabore lors de sa thèse (sous la direction de Jean-Maire Lehn) les premiers modèles de fils moléculaires conducteurs, puis se tourne ensuite vers les mécanismes de transfert d’électrons dans les processus photosynthétiques, ce qui lui permet d’orienter ses travaux vers la photonique moléculaire et les nanosciences. Ces études ont débouché sur l’élaboration de matériaux performants pour la modulation électro-optique. Elle rejoint ensuite l’université de Rennes 1, où elle élabore avec son équipe de nouveaux matériaux fonctionnels pour l’optique et des sondes moléculaires pour la biologie et l’imagerie du vivant, conçues pour les nouvelles techniques d’imagerie multiphotonique. Elle s’oriente alors vers la nanophotonique moléculaire et la biophotonique, dans le but de remplacer les quantum dots (QDs) écotoxiques utilisés en imagerie du vivant, recherches qu’elle développera ensuite à l’ISM à Bordeaux, qu’elle rejoint en 2011. Elle a mis au point des nanodots tout-organiques (ONDs) bio et éco-compatibles qui ont permis d’accéder à des nanoparticules de structure parfaitement définie, de quelques nanomètres de rayon et présentant des brillances exceptionnelles surpassant celles des QDs.

En parallèle de l’approche covalente menée avec les nanodots organiques, Mireille Blanchard-Desce s’est intéressée à une voie alternative basée sur l’auto-assemblage dans l’eau de motifs chromophoriques multipolaires et polarisables. Fait remarquable, cette approche a permis non seulement de moduler les propriétés optiques (couleur d’émission, réponse en excitation), mais aussi les propriétés de surface (stabilité colloïdale, interactions avec les membranes cellulaires). Ces nanoparticules moléculaires hyperbrillantes et modulables ont notamment permis de réaliser l’angiographie par microscopie à deux photons sur le petit animal, le suivi de nanoparticules individuelles en milieu aqueux et le suivi à deux couleurs au sein des cellules vivantes.

Mireille Blanchard-Desce s’est investie dans l’administration et la gestion de la recherche : directrice d’unité (UMR6510, Rennes) et responsable d’équipes, élue pour trois mandats au Comité du CNRS, coordinatrice et PI de deux réseaux européen ITN, de nombreux projets fédératifs régionaux, membre du conseil scientifique de l’INC entre autres. Elle participe activement à la diffusion des connaissances par l’encadrement de plus de 30 thèses et de 20 chercheurs post-doctoraux, par l’enseignement, et l’édition (comité éditorial de ChemPhysChem), expertise (ANR, LabEx, ERC, HCERES) et par la médiation scientifique.

Ses travaux ont été reconnus par le CNRS, qui lui a attribué la médaille de bronze en 1990 et d’argent en 2008. Elle a reçu le Grand Prix Mergier-Bourdeix de l’Académie des Sciences en 1999, les palmes académiques en 2009 et la légion d’honneur en 2012.

Membre de la SCF, elle a siégé au conseil de la DCP et aux bureaux de la DCO et du groupe français de photo-physique, photochimie et photo-sciences.

La production scientifique de Mireille Blanchard-Desce s’élève à ce jour à plus de 315 articles scientifiques,1 livre et 5 chapitres de livres, 8 brevets, 128 conférences présentées sur invitation en colloques, congrès conférences et une centaine de séminaires présentés en milieu universitaire ou industriel.