Professeure à l’Université de Poznan

La SCF a décidé de décerner à Maria Ziolek le prix Franco-Polonais, pour ses travaux remarquables sur le développement de matériaux micro- et mésoporeux contenant des métaux de transition (nobium en particulier), ainsi que pour les coopérations fructueuses établies avec de nombreux laboratoires français.

Maria Ziolek a obtenu en 1976 un doctorat en physique-chimie à l’Université Adam Mickiewicz (AMU) de Poznań (Pologne), suivi d’un post-doctorat à l’Institut Fritz Haber de Berlin. Elle a été nommée chercheur associé à l’AMU, professeure associée en 1985, puis « full professeur » en 1996. Depuis 1990, elle dirige le département de Catalyse hétérogène de la Faculté de chimie de cette université.

Maria Ziolek est une personnalité de tout premier plan de la communauté polonaise et internationale en catalyse. Elle a contribué très activement à la synthèse, à la caractérisation et au développement de matériaux micro- et mésoporeux originaux, en particulier de systèmes contenant des métaux de transition (Nb, Ta, V, Mo, Fe, Cu..). Ses travaux les plus cités (Chemical Reviews, 1999, 392 citations) et les plus originaux concernent l’introduction de métaux du groupe V, comme le niobium dans des aluminosilicates poreux mésostructurés (NbMCM-41, NbSBA-15…) pour lesquels elle a mis en évidence des propriétés caractéristiques pour les réactions d’époxydation des oléfines. Avec son groupe, elle a aussi synthétisé des oxydes simples ou mixtes mésoporeux contenant du niobium, cérium, zirconium et zinc qui ont été utilisés comme catalyseurs et supports de métaux nobles.

Maria Ziolek a produit plus de 230 articles, 5 chapitres de livres et 8 brevets, et donné plus de 420 présentations dans des symposiums et conférences nationales et internationales.

Tout au long de sa carrière, Maria Ziolek a été très active dans la promotion de la recherche polonaise aux niveaux national et international. Parmi ses activités les plus marquantes, il faut mentionner un grand nombre de collaborations qu’elle a initiées avec la France et d’autres pays européens. On peut ainsi citer une longue collaboration avec Hellmut Karge du Fritz Haber Institute (Allemagne), des collaborations plus récentes avec des laboratoires espagnols (CSIC, UNED de Madrid – 25 publications) et surtout la coopération avec des laboratoires français tels le LCS à Caen, le LRS à Paris et l’IRCELYON avec lesquels elle a publié une cinquantaine d’articles. Depuis 1986, on peut signaler tout particulièrement les travaux avec Jean-Claude Lavalley (LCS Caen) sur des sujets en relation avec la transformation catalytique de produits sulfurés, puis avec Marco Daturi sur l’étude de catalyseurs d’oxydation, la dépollution de l’air et la dépollution automobile notamment. On peut aussi noter d’autres collaborations avec le groupe de Michel Che ainsi qu’avec des industriels français (Rhône-Poulenc – synthèse de molécules soufrées).

Maria Ziolek a participé à de nombreux comités au sein de l’Union européenne (programme COST, Bologna Expert for European Higher Education Area (nommée par le ministre de 2004-2013), et depuis 2011 présidente du Bologna Expert Team), et s’est particulièrement investie dans les actions en faveur de la mobilité des étudiants au travers du programme Erasmus.

Ses travaux et activités ont été récompensés par de nombreuses distinctions et prix (médailles de l’UMA, médaille de l’U-Gdansk, prix Polonia Restituta en 2013 (seconde plus haute distinction civile en Pologne). Enfin, elle a été nommée membre de l’Académie des sciences polonaise en 2005