Présentation
Le Prix Félix Trombe, créé en 2004, est l’un des grands prix décernés par la Société Chimique de France, avec le concours de la Division de Chimie Industrielle de la SCF (DCI) et de ses groupes associés « Chimie & Ecologie » et « Analyse en Milieu Industriel ».
Il est doté de 3 000 euros.
Il s’adresse à toute personne physique ayant réalisé un développement remarquable au service de la chimie. Ceci peut concerner une innovation technologique concrétisée par une réalisation industrielle, mais aussi un parcours exceptionnel. À ce titre, une attention particulière est portée sur les candidats ayant commencé leur carrière industrielle à un niveau Bac+2 ou avant.
Sont particulièrement pris en considération les travaux liés au développement durable et à la transition énergétique présentant une véritable rupture avec la technologie antérieure, comme l’a été l’œuvre de Félix Trombe. Ils pourront par exemple concerner la mise au point de nouveaux procédés ou l’amélioration de procédés existants, le développement de nouvelles molécules, de nouvelles matières premières, de nouveaux matériaux, de nouvelles applications ou de produits finis, la mise au point de méthodes de contrôle de produits ou de suivi de procédés…
Modalités d’attribution
Les candidatures peuvent être spontanées ou proposées, mais doivent être présentées par une section régionale ou une division scientifique de la SCF, lesquelles adressent les dossiers à la Division de Chimie industrielle de la SCF. Le représentant de la Division de Chimie industrielle présente ensuite devant le conseil d’administration de la SCF le ou les candidats qu’elle propose comme lauréat(s) et soumet son choix à l’approbation du CA.
La Division de Chimie industrielle fournit par la suite un court texte de justification concernant le lauréat pour diffusion externe.
Communication des résultats
Peu après le conseil d’administration et que les lauréats aient été personnellement informés, les résultats sont annoncés sur le site Internet de la SCF et présentés dans L’Actualité Chimique accompagnés du texte de justification.
Remise du Prix
La remise du Prix a lieu dans le cadre de la cérémonie solennelle consacrée aux grands Prix et Prix binationaux de la SCF, généralement au printemps de l’année suivante.
M. Jean-Louis Brayer a commencé son parcours par un bac pro F6 de technicien chimiste, puis un BTS de chimie avant de rejoindre l’ENSCP, où il a terminé major de sa promotion. Passionné de chimie, il a réalisé une thèse de doctorat sous la direction de Sir Derek Barton et Pierre Potier entre 1979 et 1982 sur la synthèse totale d’iridoïdes et d’alcaloïdes monoterpéniques à l’Institut de Chimie des Substances Naturelles. Ses travaux lui ont valu le prix Eugène Schueller en 1983.
Il a débuté sa carrière chez Roussel Uclaf à Romainville en 1982, travaillant en recherche sur la chimie agricole, notamment les pyréthrinoïdes. Il a rapidement pris la direction du laboratoire mixte CNRS/Roussel Uclaf, favorisant les interactions entre l’université et l’industrie.
Après avoir dirigé des équipes de recherche chez Roussel Uclaf puis chez Glaxo Wellcome aux Ulis, il a fondé en 1999 Diverchim, société de recherche à façon, un modèle innovant dans l’industrie pharmaceutique. En tant qu’entrepreneur, il a su identifier les besoins croissants de l’industrie pharmaceutique pour des solutions de recherche externalisées et a créé une entreprise pionnière qui a ouvert la voie à de nombreuses autres. Son leadership et son esprit d’innovation ont permis à Diverchim de se démarquer comme un acteur clé dans le domaine.
En 2018, il a rejoint le département R&D de Minakem, où il est resté jusqu’en 2021. En parallèle, il a créé une société de conseil en chimie pharmaceutique, Charles Friedel Consulting. Cette initiative témoigne de son engagement continu à partager son expertise et à soutenir l’innovation dans le secteur.
Son travail a été récompensé par plusieurs prix dans le domaine de la chimie durable, comme le prix Pierre Potier en 2013 avec Diverchim pour une synthèse de réactifs cyclopropaniques plus respectueuse de l’environnement. En 2020, sous l’impulsion de Jean-Louis Brayer, Minakem a candidaté et a été primée pour ses procédés de chimie en flux continu, utilisant des déchets végétaux comme les tiges de maïs ou les résidus de canne à sucre.
Il est l’auteur d’une quarantaine de publications et d’une vingtaine de brevets, et a présenté ses travaux dans de nombreux congrès. Son parcours et ses contributions significatives à la chimie et à l’industrie pharmaceutique font de lui un modèle d’entrepreneur scientifique dont l’impact perdure et perdurera.
L’engagement de M. Jean-Louis Brayer pour la chimie et sa passion lui ont permis de mener une carrière industrielle remarquable et innovante, notamment en étant un pionnier dans le développement d’une des premières CRO (Contract Research Organisation) en France.
Jean-Marc Suau a commencé sa carrière comme technicien avant d’obtenir un diplôme d’ingé́nieur du CNAM. Il est aujourd’hui responsable du service « Synthèse & pilote » au sein de Coatex et expert en chimie des polymères pour Arkema. Avec 220 brevets, 12 publications, l’encadrement de sept thèses, c’est un spécialiste reconnu dans le domaine de la rhéologie.
Ses domaines d’applications sont nombreux : revêtements, produits chimiques pour le papier, produits chimiques de construction et auxiliaires de traitement des miné́raux sur les polymères hydrosolubles, réactions de condensation, polymérisation radicalaire et polymérisation radicalaire contrôlée dans la gamme des épaississants, dispersants acryliques, polyuréthannes téléchéliques et copolymères à blocs.
Diplômé de l’ESCOM, Thierry Bernoud a fondé en 1999 une première entreprise, Microcapsules Technologies, avec le concept « Biopearl » et la responsabilité des ventes/marketing (microcapsules de parfums pour lessives avec un effet longue durée car fixées dans le linge, d’adoucissants, d’actifs cosmétiques et pharmaceutiques, d’antimoustiques). Ont suivi des transferts de technologie (microcapsules de type mélamine).
En 2001, il fonde Biosynthis, une entreprise axée sur la chimie verte, le développement et la fabrication d’ingrédients oléochimiques, biosourcés et biodégradables (émollients, épaississants et auxiliaires technologiques fonctionnels tels que microcapsules). Les produits proposés (bio-oléfines, bio-alkanes, squalane végétal, polyesters, cires végétales…) accompagnent la transition des secteurs cosmétiques et industriels vers plus de naturalité et de durabilité : ingrédients actifs micro-encapsulés pour l’agro-industrie (biopesticides), parfums, filtres solaires naturels, insaponifiables d’avocat, de karité. Le concept « coconut alkanes », alternative aux silicones volatiles,
fait l’objet en 2009 d’un premier brevet mondial.
Historiquement basée en Ile-de-France, Biosynthis se développe aujourd’hui par l’implantation de son nouveau site industriel de 5 000 m2 en Région Nouvelle-Aquitaine. Cette unité de chimie verte s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la société, avec notamment l’intégration d’« hydrogène vert » sur site et l’optimisation de ses procédés écoresponsables. À ce jour, Biosynthis, qui emploie une vingtaine de personnes, a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 10 M€ et prévoit à horizon 2030 un CA de 50 M€ avec la création de nouveaux sites de production (<20 000 Mt). Depuis 1999, Thierry Bernoud a déposé vingt brevets et trente-six marques. Ces brevets lui permettent de proposer en exclusivité des ingrédients fonctionnels aux propriétés très recherchées en cosmétique tels que des paraffines végétales biodégradables, mais aussi des substituts de silicones volatiles et de l’isododécane très utilisés en maquillage (exclusivité mondiale), ou encore des polyesters biosourcés pour la production de rouges à lèvres translucides. Biosynthis collabore actuellement sur la mise au point de biofuels et la production d’un carburant biosourcé, «biodégradable » à faible volume pour la Formule 1. La société prévoit déjà un nouveau site pour 2025 avec la fabrication de dérivés « palmfree », en privilégiant l’agriculture HVE (haute valeur environnementale) locale et son tout nouveau concept déposé « EcoRSPP » (« eco-responsible substitution of palm and petrol »).
Marie-Hélène Gramatikoff, Co-fondatrice et Directrice Générale de Lactips, spécialiste en stratégie d’entreprise.
Ingénieure de formation en plasturgie, elle rejoint le monde industriel et plus particulièrement celui de l’automobile durant plusieurs années avec comme arrière-pensée, l’idée de créer son entreprise.
2006, création de Solar Group Spain, spécialisée dans le développement de projets de champ solaires photovoltaïques connectés au réseau.
2014, création de Lactips, son entreprise propose le premier matériau naturel pour accompagner l’industrie du plastique vers des solutions soutenables : hydrosoluble, entièrement biodégradable et respectueux du consommateur et de l’environnement. Lactips s’appuie sur une équipe de plus de 60 personnes et un réseau de partenaires scientifiques, institutionnels et industriels de premier plan.
Son prochain objectif est de développer la distribution de sa solution à travers des partenariats spécialisés à l’international.
Marie-Hélène Gramatikoff, Co-founder and CEO of Lactips, a specialist in business strategy.
After training as a plastics engineer, she joined the industrial world, particularly the automotive industry, for several years with the idea of creating her own company.
2006, creation of Solar Group Spain, specialised in the development of solar photovoltaic field projects connected to the grid.
2014, creation of Lactips, her company offers the first natural material to go with the plastic industry towards sustainable solutions : water-soluble, fully biodegradable and respectful of the consumer and the environment. Lactips relies on a team of over 60 people and a network of leading scientific, institutional and industrial partners.
Her next objective is to develop the distribution of Lactips’ solution through specialised international partnerships.
Co-fondateur de la société Abnet La Vigie*, Yves Péretié reçoit ce prix pour son parcours exceptionnel et sa contribution au développement d’une chimie durable, en fabriquant et commercialisant des produits détergents efficaces à base de composants d’origine végétale pour l’industrie et le grand public.
Son parcours est remarquable : né en 1952 à Paris dans une famille de six enfants, il effectue sa scolarité en Seine Saint-Denis mais s’arrête après un bref passage en 4e de rattrapage dans un lycée parisien. Une entrée dans la vie professionnelle à seize ans comme apprenti dans une officine de pharmacie lui permet d’obtenir un CAP et un brevet de préparateur en pharmacie. Grâce à un contact avec les laboratoires Debat-Innoxa, il démarre comme commercial et réussit rapidement à faire le 2e chiffre d’affaires de la société. En parallèle de son travail, il suit une formation continue à l’Institut National des Cadres Supérieurs de la Vente (INCSV) au CNAM, dont il est diplômé en 1981. Il quitte les laboratoires Debat pour rejoindre une jeune entreprise de négoce en produits nettoyants/dégraissants (Viatick) où il a l’occasion de faire développer un produit de lavage très efficace pour les avions de l’armée, selon un cahier des charges qu’il a mis au point avec Dassault.
Après une séparation difficile en 1990, et n’ayant aucune formation dans la chimie, il redémarre de zéro en attaquant le développement d’un produit de nettoyage à partir du « Que sais-je » sur les savons et détergents. Son objectif : réaliser un « nettoyant-dégraissant véritablement multi-usage ». Sans aucun moyen financier, les essais se font dans une kitchenette avec des pots de yaourt en verre en guise d’éprouvettes et des abaisse-langues en bois en guise d’agitateurs pour fabriquer des mélanges de produits dégraissants. Les tests sont faits sur le modèle automobile pendant un an et demi avant d’aboutir à une première formule en 1992.
Sa capacité à nettoyer des cas difficiles lui a offert l’opportunité de reportages sur son produit, notamment à Télé Matin sur France 2 en 1996 et 2017 (après l’envoi de son premier container de pulvérisateurs d’une gamme automobile à Shangaï pour le marché chinois). Il obtient ainsi un premier contrat significatif en fabriquant en full service pendant trois ans le Vigor Surpuissant du groupe Eau écarlate, qui finance une longue campagne de publicité télévisée.
La fabrication démarre dans un bidon de 200 litres en guise de mélangeur, avec une rame de bateau en guise d’agitateur, pour se poursuivre quelques mois après dans une cuve de 2 000 litres avec un mélangeur électrique fait maison dans un garage. Durant cette période, Yves Péretié vend en faisant du porte-à-porte.
La société Abnet est créée en 1990 avec trois personnes. Elle opte pour la stratégie de ne pas protéger ses formules par un brevet pour des raisons de coûts et de risque de copie ‒ la discrétion sur les formules reste toujours la règle aujourd’hui. L’entreprise croît grâce à une diversification commerciale réussie, auprès de clients prestigieux, dans des domaines très variés (Michelin, Total, PSA, Renault, Facom (outillage), Servo, USHIP et Plastimo (bateau), Zéfal (vélo), SNCF et Deutsche Bahn (train)), avec une efficacité reconnue de ses produits. Pour la petite histoire, les hélicoptères mis à la disposition de la Présidence de la République sont intégralement nettoyés avec de l’Abnet®.
Cette croissance s’accompagne d’investissements dans des installations plus adaptées à Vénéjan dans le Gard. Depuis 2010, la société s’est dotée des services d’un chimiste formulateur à la retraite, issu de Solvay et d’IMCD, qui aide au développement de nouvelles formules, en particulier dans le domaine de la chimie du végétal pour avoir une gamme Écocert. En 2019, Abnet rejoint l’Association Chimie du Végétal (ACDV).
Le dernier contrat représentatif de la diversité et de l’efficacité du produit mis au point voilà bientôt trente ans est la décontamination radioactive pour le compte du CEA, d’Orano (ex-Areva), d’Onet Technologie et Nuvia. La société travaille actuellement sur la conception d’un décontaminant entièrement biosourcé.
La SCF a décidé de décerner son Grand Prix Félix Trombe à M.Bertrand Pavageau de la Sté SOLVAY. Son parcours correspond tout à fait aux critères qui ont été fixés pour ce Prix, à savoir une formation initiale courte qui a, cependant, conduit à une carrière professionnelle remarquable au service de la chimie.
Après 5 ans en analyse, ayant suivi un processus de promotion interne, il fut muté en 2005 comme cadre au « Laboratoire du Futur » (laboratoire mixte Rhodia – CNRS) qui s’ouvrait à Pessac. Chargé du couplage de l’analyse à la microfluidique, nouvelle technique en plein développement, il eut à gérer tous les investissements analytiques du Centre. Il s’orienta également vers des activités de coordination de projets industriels, établissant de nombreuses collaborations avec des laboratoires universitaires. Parmi les projets les plus importants, on peut citer celui relatif à une biomasse torréfiée où il fut en charge du volet R&D d’un programme industriel multidisciplinaire de Solvay visant à substituer le charbon des centrales thermiques par une biomasse présentant des caractéristiques voisines du combustible fossile. La torréfaction conduit à un matériau solide proche du charbon, mais pulvérulent, posant donc des problèmes de sécurité (risques d’explosion). La mise au point d’un liant original biosourcé a permis de maîtriser ce risque et la conversion d’une centrale thermique au charbon vers la biomasse a été réalisée sur le site industriel de Solvay dans le Mississipi.
Ses différentes expériences ont aussi permis à M.Pavageau, âgé de 46 ans, d’assurer une production scientifique en étant, à ce jour, co-inventeur de 25 brevets et co-auteur de 41 publications. Il fut également l’encadrant industriel de 5 doctorants et 8 post-doctorants.
Il a récemment pris de nouvelles responsabilités de direction technique d’un projet visant à développer des surfaces fonctionnelles.
Ainsi, à partir d’un profil de formation atypique, M.Bertrand Pavageau a su mener, au sein d’un grand Groupe chimique, une carrière de chimiste tout à fait remarquable qui a convaincu le C.A. de la SCF de lui attribuer le prix Félix Trombe 2017.
Jacques Kheliff a eu un parcours atypique très riche qui ne le prédisposait pas à exercer le métier de chimiste. Après l’obtention à 16 ans d’un CAP de mécanicien, tourneur-fraiseur, ajusteur à Mulhouse, qui lui permit d’être embauché pendant trois ans à la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM), il rejoint la société Rhône-Poulenc en 1972 comme mécanicien puis acheteur à l’usine de Chalampé. C’est là qu’il a démarré une étape-clé de sa carrière, à savoir son engagement syndical. En 1975, il est délégué syndical CFDT du site, adhérant pleinement au concept de l’autogestion alors prôné par Edmond Maire, le secrétaire général de la centrale syndicale. Il rejoint d’ailleurs celle-ci en 1984 en tant que secrétaire fédéral de la Fédération Unifiée de la Chimie-CFDT à Paris dont il devient le secrétaire général en 1987. En 1997, il devient secrétaire général de la Fédération Chimie Énergie après avoir conduit la fusion avec les gaziers-électriciens CFDT. EN 2002, membre du Bureau national de la CFDT et vice-président de European Mine, Chemical and Energy Worker’s Federation (EMCEF), il décide de retourner dans le monde de l’entreprise. Un bilan de compétences réalisé à ce moment détermine qu’il a un profil de manager et la société Rhodia l’accueille en tant que directeur délégué puis directeur du développement durable, poste novateur à cette époque, d’autant que la situation du groupe était difficile. Il convainc alors le PDG de faire du développement durable un des leviers du renouveau de Rhodia qui s’affirmera comme l’un des pionniers en ce domaine. Lors de la fusion Solvay-Rhodia, il sera confirmé dans cette fonction qu’il quittera à l’été 2016 pour prendre sa retraite.
Durant son engagement syndical, il a découvert l’importance de la sécurité au travail et de la maîtrise des risques (Rhodia puis Solvay ont véritablement développé cette culture et sont leaders dans ce domaine). À partir de son expérience sur le terrain, il a apporté au sein de l’entreprise de nouvelles procédures de communication, introduisant une approche participative qui a conduit à la définition d’un référentiel de responsabilité sociale et environnementale servant à toutes les entités du groupe pour la réalisation d’une évaluation annuelle de leurs pratiques.
Jacques Kheliff est également en charge de SPM (« Sustainable Portfolio Management »), l’outil qui permet l’analyse du portefeuille produits du groupe au regard des exigences du développement durable et oriente la stratégie du groupe. Le référentiel Solvay Way est intégré au processus de management décrit dans le « Management Book » qui peut être résumé en quatre éléments : simplifier et standardiser le mode de fonctionnement ; renforcer et optimiser la performance managériale ; clarifier la position de chacun en matière de prise de décision ; identifier les risques liés à la pratique et les maîtriser. Le « Management Book » est en ligne avec le principe de « Responsible Care » auquel ont adhéré de nombreuses entreprises, notamment chimiques.
Le Prix Félix Trombe récompense son engagement, à la fois syndical et au service de l’entreprise, qui l’a amené à avoir une carrière industrielle tout à fait remarquable et novatrice, en étant notamment un précurseur dans le développement durable au sein d’une grande société chimique internationale.
Ce prix lui est attribué pour son esprit d’entreprise remarquable qui a conduit à la création de deux sites industriels et pour son aptitude à avoir développé des partenariats avec des industriels de premier plan dans des domaines technologiques de pointe.
Né à Brazzaville au Congo, où il obtient son baccalauréat, Blanchard Nitoumbi émigre en Algérie pour être diplômé de l’Institut national d’Hydrocarbures et de la Chimie (1986), se destinant à une carrière dans l’industrie pétrolière. Puis il se rend à Reims pour s’inscrire au DESS d’analyse de traitement de surface. Cette formation lui a ouvert de nouveaux horizons et après quelques années au sein de la SNMC (1987-1999, société de métallisation de céramiques aujourd’hui disparue), il a pu compléter des compétences en R & D, informatique, qualité, HSE… et a décidé de créer sa propre entreprise. Ainsi est née en 2001 à Chelles la société BENITIS, spécialisée dans les traitements de surface (des petites pièces jusqu’à des modules de 8 m) par projection thermique et peinture, pour l’aérospatiale, l’aéronautique, la défense, l’électronique, le médical…(contrats avec Safran pour des pièces d’Airbus, avec SNECMA pour des traitements de moteurs de satellites ; revêtements de prothèses chirurgicales…). Aujourd’hui, cette société, qui a ouvert un second site à Avallon, compte 23 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 1,8 M€.
Ce prix, destiné à récompenser un parcours exceptionnel à partir d’une formation type IUT ou BTS, a été attribué à Jean-Pierre Collinet, Lieutenant-Colonel de Sapeurs-pompiers.
Chef du groupement Territorial-Est (Dieppe) il a été amené, au cours de sa carrière, à mettre en place divers organismes de sécurité et il a également réalisé et participé à l’élaboration de matériel technique d’intervention.
Sa formation de chimiste a été exploitée pour réaliser les moyens de secours lors d’intervention en risques chimiques ou radioactifs. Cet axe est particulièrement crucial dans la région Rouennaise et le bassin de Basse-Seine qui comporte un nombre important de raffineries, industries chimiques et usines classées SEVESO, ainsi que deux centrales nucléaires en Seine-maritime.
Il a également participé et organisé la formation dans ce domaine des personnels amenés à intervenir lors d’incendie ou accidents en les sensibilisant aux particularités liées aux risques chimiques et radioactifs.
Il a ainsi contribué à la mise en place au plan national, avec les responsables de la sécurité civile, de :
La SCF a décerné le prix Félix Trombe à Monsieur Roger Tarroux, responsable d’un laboratoire de pharmacologie au sein de la R&D dermocosmétique et dermatologique du groupe Pierre Fabre.
Monsieur Roger Tarroux, technicien supérieur chimiste, diplômé du Lycée Déodat de Séverac de Toulouse en 1969, a intégré le groupe Pierre Fabre en 1971.
Ses contributions les plus importantes portent sur les alcaloïdes de l’ergot de seigle et de la petite Pervenche qui ont permis le développement de médicaments majeurs respectivement dans le domaine cardiovasculaire et du cancer. Dans le secteur de la dermocosmétique, Roger Tarroux a largement contribué au développement de techniques d’investigation de marqueurs biochimiques cutanés chez l’Homme.
Ces avancées technologiques importantes qui ont été développées au sein du groupe Pierre Fabre se voient récompensées pour l’année 2004 par ce nouveau prix de la SFC.