La Médaille de l’innovation 2014 du CNRS est attribuée cette année à la biologiste Barbara Demeneix (endocrinologue), à la chimiste Claude Grison, à la spécialiste en génie des procédés Valentina Lazarova, et au physico-chimiste Didier Roux.
Depuis 2010, cette prestigieuse distinction récompense chaque année des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique ou sociétal.
Claude Grison, professeure à l’Université Montpellier 2 et directrice du laboratoire Chimie bio-inspirée et innovations écologiques (CNRS/Université Montpellier 2/Stratoz), est internationalement reconnue pour ses travaux dans le domaine de la chimie verte en phytoremédiation des sols miniers. Ses activités sont orientées autour d’une chimie éco-inspirée s’appuyant sur des matières premières naturelles, la mise en œuvre de procédés éco-compatibles et la résolution de problèmes écologiques et environnementaux liés aux déchets miniers. Les résultats sont à l’origine de la création de Stratoz, jeune société innovante en chimie verte qui met en place les outils nécessaires au développement industriel de cette nouvelle filière verte.
Valentina Lazarova, experte en génie des procédés en traitement et valorisation des eaux usées chez Suez Environnement, est l’une des principales références mondiales sur la réutilisation de l’eau. Son parcours professionnel représente un exemple exceptionnel du transfert d’une expertise académique et de recherche fondamentale dans la recherche industrielle multidisciplinaire et appliquée. Ses travaux de recherche dans le domaine du traitement avancé et de la réutilisation des eaux usées ont abouti au développement de nouveaux concepts de réacteurs biologiques, à des procédés innovants de désinfection des eaux usées, à des bioréacteurs à membrane, ainsi que des filières avancées de réutilisation de l’eau.
Didier Roux, directeur de recherche au CNRS et directeur de la recherche et de l’innovation au sein du groupe Saint-Gobain, dont le parcours professionnel est un remarquable exemple d’une carrière de recherche fondamentale de haut niveau menée en parallèle d’une activité extrêmement fructueuse de transfert des connaissances vers les domaines industriels. Une de ses découvertes emblématiques est celle de la «~phase éponge~» résultant de ses études du comportement physique des interfaces fluctuantes. Dans la même lignée, son exploration de la dynamique des fluides organisés l’amène à mettre en évidence de nouveaux objets macroscopiques baptisés par la suite «~oignons~» qui trouvent maintes utilisations sous forme de microréacteurs chimiques, de vecteurs biologiques ou de microcapsules permettant d’enfermer et de transporter un principe actif et qui ont trouvé, par la suite, des applications dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Didier Roux a créé les entreprises Capsulis et Rheocontrol afin de valoriser les applications de ses recherches.
Benoît Hamon, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche remettra le 18~juin prochain la médaille de l’innovation 2014 du CNRS aux quatre lauréats.
• Source : CNRS, 12/05/2014.