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Jacques-Émile Dubois : un pionnier de la cinétique rapide

Article paru dans l'Actualité Chimique N°320-321 - juin-juillet 2008
Rédigé par Aubard Jean El Hage Chahine Jean-Michel

Au moment où démarre la chimie organique physique, Jacques-Émile Dubois se trouve à l’University College London (UCL) en 1948 et plus tard à l’Université de Columbia à New York, en 1956. C’est l’approche cinétique des réactions, prometteuse pour la compréhension des mécanismes élémentaires mis en jeu dans un processus chimique complexe, qui l’incite à développer cette nouvelle chimie à l’Institut de Chimie de Saarbrück qu’il vient de créer (1949-57). Après avoir été le doyen de la Faculté des sciences de l’Université de la Sarre, il revient en France et fonde en 1958, à la Faculté des sciences de Paris, le Laboratoire de Chimie Organique Physique (LCOP), précurseur de l’actuel ITODYS (Interfaces, Traitements, Organisation et DYnamique des Systèmes).

Au début des années 50, les mesures dites de «cinétique rapide» étaient limitées par le temps de mélange des réactifs, dont la frontière théorique se situe à 10-3~seconde. J.-E.~Dubois a été l’un des premiers à vouloir contourner cette contrainte de la milliseconde, et pour cela, il a inventé et développé à Saarbrück la technique de la coulo-ampérométrie, destinée à l’étude des mécanismes de bromation des oléfines. Cette technique, dans laquelle le brome était produit in situ par électrolyse, permettait de mesurer des constantes cinétiques du second ordre, voisines de 106~M-1.s-1.

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