La chimie n’est pas partout
Depuis quelques mois, les aliments font l’objet d’attaques, surtout quand ils sont d’origine industrielle, dans une terrible confusion technique et politique. Ce sont d’abord les aliments prétendument «ultra-transformés» qui sont contestés, sur la base d’une classification qui n’a pas fait ses preuves scientifiques. Puis, plus récemment, ce sont les additifs qui sont mis en cause par un député qui réclame leur taxation, avant que ce même député n’attaque les produits de charcuterie. Chaque fois, il y a cette terrible confusion entre la chimie et ses applications.
La chimie ? Elle est née de l’alchimie, comme l’a bien montré Didier Kahn dans son excellent livre Le fixe et le volatil (CNRS Éditions, 2016). La transition entre alchimie et chimie avait été discutée par Bernard Joly, professeur émérite de l’Université de Lille et auteur d’une Histoire de l’alchimie (Vuibert, 2013), qui rappelait bien que l’alchimie était et reste la proie des fantasmes (voir l’article de Bernard Joly paru en 2014~: Quand l’alchimie était une science). Elle est populairement opposée à la chimie, avec d’un côté des divagations irrationnelles, et, de l’autre, le sérieux de la science. Nos collègues montrent très justement que, jusqu’au début du XVIIIe~siècle, l’alchimie était le nom de la chimie…
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