La mi-mars a vu Paris et quelques grandes villes, sous un anticyclone persistant, subir d’importants pics de pollution. Ce sont les concentrations de particules fines PM10 10~μm et PM2,5 2,5~μm qui ont largement dépassé les seuils d’alertes, avec toutes les conséquences imaginables pour la santé, en particulier pour les maladies respiratoires. Les analyses montrent qu’en Région parisienne, le trafic routier en apporte 25~%, juste après le résidentiel (29~%) et largement devant l’industrie (6~%) qui a fait d’énormes progrès ces vingt dernières années.
Rappelons que la chimie a très largement apporté sa contribution à l’assainissement de l’air que nous respirons dans les villes. Ce fut d’abord l’hydrodésulfuration des fuels et gasoils qui a réduit considérablement la teneur en SO2, puis les catalyseurs des pots catalytiques des automobiles qui ont quasi supprimé des fumées d’échappement les oxydes d’azote NOx et son corolaire l’ozone. Enfin, les nouveaux filtres à particules (FAP) avec catalyse pour brûler les particules carbonées issues des véhicules diesel. Pots catalytiques et FAP développés par les grands constructeurs automobiles ont entraîné de grands progrès~: un véhicule de 2014 pollue cent fois moins qu’un véhicule de 1980~! Ce qui n’empêche pas de constater près du périphérique parisien, dite la voie la plus fréquentée d’Europe, que le trafic routier est responsable de 44~% de la pollution~!
Alors que faire~? Empêcher les vieux véhicules diesel d’entrer dans Paris~? Ou mieux, développer les véhicules électriques qui, grâce aux progrès de l’électrochimie, vont gagner en autonomie avec de nouvelles batteries lithium-polymères. On empêchera cependant pas, par vent d’est, d’importer les pollutions de nos voisins avec les vieilles centrales au charbon aux fumées mal traitées. Il restera, selon Alphonse Allais, «à bâtir les villes à la campagne»…
Jean-Claude Bernier, 20 mars 2014