Le cérium, élément de symbole Ce et de numéro atomique 58, est un métal gris argent qui appartient au groupe des terres rares. Sa structure est cubique faces centrées, sa masse atomique est M=140,1. Il a été identifié en 1803 par Martin Heinrich. Klaproth et Jöns Jakob Berzélius, et dans un état de pureté convenable par Carl Gustaf Mosander en 1825.
Le cérium, qui est le lanthanide le plus abondant (environ 48 ppm, soit plus abondant que le cuivre et 4 fois plus que l’argent) dans l’écorce terrestre, fait partie de l’ensemble des terres rares (TR) qui ne sont pas si rares que ça, mais souvent leurs oxydes sont les sous-produits de l’exploitation d’un minerai. Les principales sources minérales du cérium sont la monazite, phosphate de terres rares et de thorium, qui est le principal minerai de thorium, la bastnæsite, fluorocarbonate de terres rares, sous produit de l’exploitation des mines de fer|
La production mondiale d’oxydes de terres rares est de l’ordre de 140 000 t/an, dont 95 % en Chine, qui a réduit de façon drastique ses exportations depuis 2009 afin de garder le quasi monopole d’un matériau stratégique.
Pour obtenir l’oxyde de cérium deux procédés sont utilisés :
– non séparé (Molycorp) : la bastnæsite enrichie est oxydée par calcination à l’air à 650 °C. On dissout ensuite par l’acide chlorhydrique (cf. Acide chlorhydrique) les terres rares trivalentes (toutes, sauf Ce(IV)). Le résidu, après calcination, contient environ 70 % de cérine, CeO2, utilisée directement ;
– séparé (Rhodia) : la monazite est attaquée par la soude concentrée à 180 °C. Le phosphate Na3PO4 formé est éliminé par lavage et les hydroxydes de terres rares sont, après filtration, puis solubilisés par l’acide nitrique. Par une batterie d’extractions liquide-liquide, le nitrate de thorium est d’abord séparé, puis toujours par batteries d’extraction par solvants, on extrait le lanthane, puis le cérium et les autres TR. Près de 1 500 étages de mélangeurs-décanteurs sont utilisés pour séparer les terres rares.

Lors du premier chauffage, le coton brule et reste la grille d’oxydes ThO2-CeO2 qui sont luminescents et donnent dans la flamme une lumière blanc verdâtre. Ce procédé est encore utilisé pour l’éclairage en camping (gaz !).

Une utilisation qui consomme un gros tonnage d’oxyde de cérium CeO2 est le polissage de précision en suspension aqueuse. Il a remplacé l’oxyde de fer et sert comme abrasif de finition pour les verres de lunettes, les tubes de télévision, les écrans LCD et les wafers de silicium (cf. Silicium). Près de 24 000 tonnes sont consacrées chaque année à ce secteur. Pour décolorer le verre en oxydant les impuretés d’oxyde de fer et comme anti-brunissant dans les verres exposés aux rayonnements ionisants (tubes cathodiques, stérilisation UV) on utilise du cérium(IV) à 1 ou 2 % dans la composition verrière.
Les propriétés d’oxydo réduction Ce(IV)/Ce(III) sont mises à profit en catalyse, notamment pour les catalyseurs automobiles de post-combustion. En effet, la cérine joue le rôle de régulateur en pression d’oxygène grâce à l’équilibre :

Les véhicules diesel ont conquis notamment en France une large part du marché automobile. Plus économiques, ils ont cependant un défaut : les émissions de particules de carbone.

La Chine a instauré en 2010 et 2011 un quota drastique d’exportation du cérium qui expose les fabricants à des risques de rupture d’approvisionnement. Certains industriels, comme Rhodia, seront peut être amené à privilégier le secteur catalyse au détriment du secteur verrier à l’avenir.
Pensée du jour
« Il purifie notre air, il nous éclaire, il nous polit, le cérium c’est du sérieux. »
Sources
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Cérium
– http://en.wikipedia.org/wiki/Cerium
– www.periodicvideos.com/videos/058.htm
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Manchon_à_incandescence
Pour en savoir plus
– Acide chlorhydrique
– Silicium
– Platine
– Palladium
– Alumine

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