Marc Fourmigué est Directeur de Recherches au CNRS à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR) UMR 6226, dont il est Directeur depuis 2017.
Marc Fourmigué a obtenu un diplôme d’ingénieur de l’ESPCI (1985) et un DEA de Sciences des Matériaux de l’UPMC en 1985 puis, dans le cadre de son service national il débute en 1985 une thèse de docteur ingénieur en cotutelle entre l’Université de Copenhague dans le laboratoire du Professeur Klaus Bechgaard et l’Université de Paris Sud au Laboratoire de Physique des Solides (LPS) dans l’équipe de Patrick Batail. Ces travaux portent alors sur la synthèse de radicaux neutres dérivés de sels de pyridinium pour l’obtention de signaux RPE fins. A l’issu de son doctorat, en 1988, il poursuit pendant deux ans ses recherches dans l’équipe de Patrick Batail, sur le marquage de billets de banque par des composés organiques conducteurs à raie RPE extrêmement fine.
En 1990 il est recruté au CNRS, dans le même laboratoire et il développe alors un important travail synthétique de fonctionnalisation du cœur tetrathiafulvalène par des groupements donneur ou accepteur de liaison hydrogène. Parallèlement il initie une thématique propre sur la chimie de complexes dithiolène hétéroleptiques paramagnétiques. En 1994 il effectue un séjour postdoctoral à l’Université de Californie à Santa Barbara, dans le laboratoire du professeur Fred Wudl où il s’intéresse à la chimie des polythiophènes dopables-n. À son retour en 1995 il rejoint l’Institut des Matériaux Jean Rouxel à Nantes. Parallèlement à la poursuite de son activité sur les complexes dithiolène paramagnétiques il s’intéresse au rôle des halogènes dans ces matériaux conducteurs et il met en évidence la ségrégation d’entités fluorées en structures lamellaires à bicouches et l’importance des liaisons halogènes dans ces composés conducteurs.
En 2002 Marc Fourmigué s’installe à Angers dans le laboratoire Moltech où il prend la direction d’une des trois équipes de l’unité. Il y poursuit ses travaux sur les phosphines redox, démarrés à Orsay tout en initiant une étude sur l’influence de la chiralité dans ces matériaux. En 2006 il rejoint l’université de Rennes où il intègre l’ISCR (UMR 6226) et y crée l’équipe « Matière Condensée et Systèmes Electroactifs ». Il développe depuis une activité importante focalisée sur les interactions dites de s-hole comme la liaison halogène ou la liaison chalcogène, domaine dans lequel il a apporté des contributions essentielles à la compréhension de leur importance dans les solides moléculaires. En 2017 il a été nommé directeur de l’ISCR, qui est actuellement la plus grande unité de l’Institut de Chimie du CNRS.
Cette activité remarquable lui vaut une reconnaissance mondiale dans les domaines de la chimie de coordination, des matériaux moléculaires conducteurs et magnétiques et de l’ingénierie cristalline. Ses travaux sont concrétisés à ce jour par plus de 260 publications, 5 chapitres de livres,1 brevet, 58 conférences et 43 séminaires. Il a dirigé 16 thèses. Il totalise actuellement plus de 8200 citations. Il a reçu le prix de la division de Chimie de Coordination de la SCF en 1997 et le prix Paul Pascal de l’Académie des sciences en 2007.