Jean-François NIERENGARTEN, après des études de biochimie et de chimie à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, a préparé une thèse de doctorat sous la direction de Christiane Dietrich-Buchecker et Jean-Pierre Sauvage (1994). Il a ensuite effectué un stage post-doctoral à l’ETH (Zürich, Suisse) sous la direction de François Diederich (1994-1996) puis a été recruté comme chargé de recherche CNRS en 1996. Il a successivement exercé son activité scientifique à l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg (1996-2005), au Laboratoire de Chimie de Coordination du CNRS à Toulouse (2005-2007) puis à l’Ecole Européenne de Chimie, Polymères et Matériaux de Strasbourg (depuis 2007).

Sa production scientifique est exceptionnelle (271 publications et 17 chapitres d’ouvrage). Sa notoriété scientifique est également démontrée par les très nombreuses conférences qu’il a été invité à donner dans des congrès internationaux et par plusieurs distinctions dont le prix de la DCC en 2018 et la médaille d’argent du CNRS en 2019. Il a été invité à rejoindre les « Editorial Boards » de Chemical Communications (2013) et de Chemistry-A European Journal (2014). Il a été nommé co-Chairman de l’« Editorial Board » de Chemistry-A European Journal en janvier 2019. Ceci démontre une reconnaissance au plus haut niveau à l’échelle internationale. Outre ses activités de recherches, il s’est également engagé dans la promotion de la chimie. En sa qualité de secrétaire de la division Fullerenes, Nanotubes, and Carbon Nanoclusters de l’Electrochemical Society (ECS) de 2008 à 2013, il a par exemple activement participé à l’organisation d’une quinzaine de symposiums durant les congrès annuels de l’ECS. Il a aussi été nommé expert étranger pour quatre ans auprès du Fond National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS) pour l’évaluation de projets interdisciplinaires collaboratifs (Sinergia).
Jean-François Nierengarten est un spécialiste de la chimie des fullerènes. Il a su largement dépasser les champs traditionnels de la chimie organique pour devenir un précurseur dans de nouveaux domaines, à l’interface avec les matériaux ou la biologie, comme l’illustrent son approche moléculaire pour le photovoltaïque et l’observation d’effets de multivalence en inhibition enzymatique.
Il a aussi abordé des problématiques innovantes en chimie des dendrimères. Plus récemment, son équipe a démarré un programme de recherche sur les pillarnarènes. Leur première contribution dans ce domaine, à savoir l’élucidation du mécanisme de réaction conduisant à cette famille de macrocycles, a d’ores et déjà eu un impact fort puisqu’elle est à l’origine de plusieurs avancées déterminantes dans ce domaine. Leurs travaux ont également montré le potentiel de cette famille de macrocycles pour l’élaboration de cristaux liquides, de ligands multivalents de lectines bactériennes, de vecteurs non viraux de l’ADN et de rotaxanes.
La chimie organique est au cœur de l’activité scientifique du groupe de Jean-François Nierengarten et l’élégance de leurs approches synthétiques permet d’accéder à des édifices moléculaires très sophistiqués en un minimum d’étapes. Son équipe répond ainsi à l’un des défis majeurs de la chimie de synthèse moderne : la complexité structurale de molécules hautement fonctionnelles ne doit plus être synonyme de difficultés synthétiques extrêmes afin de ne pas limiter leurs applications potentielles dans des domaines aussi variés que la biologie ou la science des matériaux.