Prix et Lauréats

La Division de Chimie Organique attribue chaque année :

  • Deux prix de thèse Dina Surdin et Henri Kagan (candidature par nomination)
  • Prix Emergence Marc Julia (candidature directe ou par nomination)
  • Un prix jeune chercheur Jean-Pierre Sauvage et un prix jeune enseignant-chercheur Jean Normant (candidature
    directe)
  • Un prix chercheur/enseignant-chercheur avancé Jean-Marie Lehn (candidature directe)
  • Un prix industriel Yves Chauvin (candidature directe ou par nomination)
  • Le prix de la DCO (candidature par nomination)
  • Le prix Guy Ourisson, qui récompense la meilleur communication orale du GECO

Prix 2023

Nous félicitons chaleureusement tous les lauréats et remercions toutes celles et ceux qui ont présenté leur candidature !

Comme vous le constatez cependant, tous les lauréats sont masculins cette année. Nous regrettons vivement cette situation, qui résulte d’un nombre anormalement bas de candidatures émanant de chercheuses. Nous émettons le souhait que dans les campagnes de prix à venir, les femmes soient bien mieux représentées. Cela ne peut se faire que par une nette augmentation des candidatures féminines ou par leur nomination, que nous appelons de nos vœux.

Prix Dina SURDIN

Paul De Bonfils a débuté ses études de chimie à Angers où il a successivement obtenu un Brevet de Technicien Supérieur Chimiste et une Licence 3 en chimie à l’Université d’Angers. Il a ensuite rejoint Nantes pour effectuer le master de Chimie Moléculaire et Thérapeutique de Nantes Université avant d’y préparer son doctorat en chimie organique au sein du laboratoire « Chimie Et Interdisciplinarité, Synthèse, Analyse, Modélisation » (CEISAM) sous la direction des Drs Vincent Coeffard, Pierrick Nun et Élise Verron. Ses travaux de thèse se sont inscrits dans la lutte contre la résistance bactérienne et ils ont porté sur la conception de photosensibilisateurs et de pièges réversibles à oxygène singulet (1O2) pour des applications en photothérapie dynamique antibactérienne. Une première partie de ses travaux a notamment conduit à l’obtention de nouveaux photosensibilisateurs organiques de type phénalénone qui ont été investigués avec succès en photothérapie dynamique antibactérienne sur différentes souches bactériennes. En parallèle et afin de pallier les limitations inhérentes à la production d’1O2 par un photosensibilisateur comme le phénomène d’hypoxie, de nouvelles architectures hétérocycliques capables de délivrer de l’1O2 en l’absence de lumière ont été développées. Le piège le plus performant a alors été greffé sur une structure phénalénone afin d’obtenir une dyade photosensibilisateur-piège capable de produire en continu de l’1O2. Paul poursuit actuellement ses recherches en tant que chercheur postdoctoral au sein de la même équipe où il développe de nouveaux récepteurs moléculaires pour la libération contrôlée d’1O2.

Prix Henri KAGAN

Jean Michalland, né en 1995, est diplômé de l’École polytechnique (promotion X2014) où il obtient un master de chimie moléculaire en 2018. Il a ensuite réalisé une thèse de doctorat sous la direction du Prof. Samir Zard au Laboratoire de Synthèse Organique (LSO) de l’École polytechnique.

Ses travaux de thèse portent sur l’emploi de la chimie radicalaire par transfert de xanthates pour la synthèse de composés organoborés. L’étude et l’exploitation des radicaux adjacents à un groupement boryle ont permis la synthèse modulaire d’esters boroniques complexes, en particulier d’esters boroniques de cyclobutyle. Parallèlement, il a développé une méthode pour la synthèse d’esters boroniques alcéniques par allylation radicalaire. Il a rejoint AstraZeneca et le groupe du Prof. Matthew Gaunt (University of Cambridge, Cambridge, UK) pour un post-doctorat où il aborde la synthèse d’hétérocycles saturés, la photochimie et la chimie haut-débit (HTE).

Prix Marc JULIA

Antoine Goujon a obtenu son doctorat en chimie organique en 2016 à l’Université de Strasbourg (France) sous la direction du Prof. Nicolas Giuseppone. Sa thèse portait sur l’amplification macroscopique des mouvements collectifs des machines moléculaires nanoscopiques. En 2017, il rejoint le groupe du Prof. Stefan Matile à Genève (Suisse) où ses travaux ont porté sur le développement de sondes fluorescentes mécanosensibles pour la détection et l’imagerie de la tension des membranes cellulaires. Ces travaux ont conduit à la co-invention de trois sondes sélectives d’organelles désormais disponibles dans le commerce. Il a été nommé Maître de Conférences en 2019 à l’Université d’Angers au sein du laboratoire MOLTECH Anjou pour développer de nouveaux semi-conducteurs organiques de type n. Il a été distingué « Étoile montante » par la Région Pays-de-la-Loire en 2021 et a obtenu un financement ANR JCJC la même année. Antoine développe maintenant des méthodologies de synthèse dynamique axées sur la lumière pour contrôler la croissance de polymères conjugués semi-conducteurs et de nanographènes et nanorubans de type n.

Prix Jean-Pierre SAUVAGE

Guillaume Dagousset est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan et de l’Ecole Nationale Supérieure (Chimie ParisTech, Paris) et a obtenu son doctorat sous la direction du Pr. Jieping Zhu à l’Institut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN, Gif-sur-Yvette), en travaillant sur le développement de nouvelles réactions multicomposants énantiosélectives catalysées par des acides phosphoriques chiraux.

Il a ensuite poursuivi par plusieurs stages post-doctoraux dans les groupes du Pr. Paul Knochel (Université de Ludwig-Maximilians, Munich), des Dr. Géraldine Masson et Emmanuel Magnier (ICSN/ILV Versailles) et des Dr. Fabien Gagosz et Géraldine Masson (Polytechnique/ICSN), au cours desquels il a abordé différentes thématiques telles que des échanges stéréospécifiques iode/lithium, la trifluorométhylation de liaisons doubles par catalyse photoredox, et des réactions multicatalytiques or/organocatalyse. Depuis 2015, il travaille en tant que chargé de recherche CRCN au CNRS au sein de l’Institut Lavoisier de Versailles, dans l’équipe « composés fluorés et processus photo-induits » dirigée par le Dr. Emmanuel Magnier, où il a soutenu son HDR en 2020. Il s’intéresse notamment au design de précurseurs de radicaux carbonés, soufrés, oxygénés ou séléniés par catalyse photoredox, et à leur utilisation dans de nouvelles méthodologies, notamment pour des fonctionnalisations inédites de systèmes insaturés (alcènes, alcynes, hétéroarènes, éthers d’énol, éthers de diénol silylés).

Prix Jean NORMANT

Zacharias Amara a obtenu un diplôme de Pharmacie en 2008 puis un doctorat en chimie organique en 2012 à l’Université Paris-Sud (aujourd’hui Paris Saclay) sous la direction du Pr Delphine Joseph au Laboratoire BioCIS. Il a ensuite réalisé des travaux de recherche postdoctoraux dans la chimie en flux continu à l’Université de Nottingham au Royaume-Uni dans les groupes du Prof. Martyn Poliakoff et du Prof. Mike George. En 2015, il revient à Paris pour un stage postdoctoral en chimie microfluidique au sein de l‘équipe du Prof. Janine Cossy à l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI ParisTech), en collaboration avec l’Institut Pierre Gilles de Gênes (IPGG). En 2016, il débute sa carrière indépendante comme maître de conférences en intégrant l’Ecole d’Ingénieur.e.s du Conservatoire National des Arts et Métiers (Le Cnam) et défend son habilitation à diriger les recherches en 2021. Il y enseigne la chimie organique, la chimie de formulation ainsi que des formations continues en photocatalyse et en chimie en flux pour l’industrie. Ses sujets de recherche portent sur le développement de transformations photocatalytiques et de procédés en flux continu appliqués à la synthèse pharmaceutique et à la chimie fine. Zacharias Amara est notamment lauréat d’un Ignition Grant Award de l’ACS Green Chemistry Institute pour la conception de systèmes photocatalytiques hétérogènes et d’un financement de la Bill & Melinda Gates Foundation pour la mise au point des nouvelles voies de synthèse de l’artémisinine. Il obtient une ANR JCJC en 2021 pour développer des procédés photocatalytiques à plus faible impact environnemental par activation dans le proche infrarouge.

Prix Jean-Marie LEHN

Rodolphe Fouad Jazzar, Franco-Libanais originaire du Togo, a commencé son parcours académique à l’université de Poitiers avant de rejoindre l’université de Liverpool (UK) dans le cadre d’une bourse Erasmus. Il prépare ensuite une thèse à l’université de Bath (UK) dans l’équipe de Michael Whittlesey où il se concentre particulièrement sur les phénomènes d’activation des liaisons carbone-hydrogène et métal-hydrure. Inspiré par les travaux du Laboratoire de Chimie de Coordination (LCC), il y développera notamment les premiers complexes carbéniques (NHC) de ruthénium hydrure. Suite à plusieurs séjours postdoctoraux (Peter Kundig-Université de Genève ; Guy Bertrand-UC Riverside ; Philippe Belmont/Olivier Baudoin-UCBLyon1), il est recruté en 2008 comme Chargé de Recherche à l’Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires de Lyon, où il obtiendra son HDR en 2013. En 2014, il rejoint l’International Research Laboratory (IRL 3555) du CNRS basé à l’Université de Californie San Diego (UCSD) où il sera promu Directeur de Recherche CNRS en 2020. En 2021, il prend la charge de directeur adjoint de cette unité dirigé par Guy Bertrand. Depuis 2022, il est recruté en tant que Lecturer Chargé de Cours à l’UCSD.

Chimiste organométallique de formation, et chimiste moléculaire de sensibilité, ses travaux ont vocation de soutenir la chimie organique en étudiant les mécanismes réactionnels des phénomènes chimiques. Cette démarche le conduit notamment à découvrir de nouveaux outils pour la synthèse organique. Son activité de recherche se complémente d’un réseau de collaborations nationales et internationales, dont le Scripps Research Institute et l’Université de Rennes.

Prix Yves Chauvin

Stephane Streiff is director of Solvay’s R&I laboratory in China and Solvay Research Fellow. The E2P2 laboratory is an international joint lab dedicated to eco-innovation and sustainable chemistry. It regroups 8 partners, Solvay, CNRS, Ecole Normale Supérieur de Lyon, Lille and Poitiers Universities, East China Normal University, Fudan University and East China University of Science and Technology. His research concerns the development of new environmentally benign catalytic solutionns and biomass valorization to high value chemicals. After his PhD in Organic Chemistry received at the University of Strasbourg, he moved first to Ruprecht-Karls-Universität University in Heidelberg for a Post Doc in the field of homogeneous catalysis and natural products synthesis then at the atomic Energy Commission in Paris as scientist in the field of the nanotechnology and nano-science. Stephane has more than 15 years’ experience in leading international Research and Innovation projects – as well in Business as in Corporate Research. His experience includes managing both R&I team and R&D projects in specialty chemicals and plastics sector. He holds more than 55 patents and 30 publications. In 2021 he was awarded the title of Talent Ambassador from Nanjing Tech University. He is a member of the French Chemical Society.

Prix DCO

Frédéric Leroux est né en 1968 à Offenburg. Il a étudié la chimie à l’Université de Konstanz (Allemagne) où il a obtenu le titre de Docteur (1997) après un travail sur les réactions de cycloadditions des complexes métallacumulènes de tungstène et de chrome sous la direction du Prof. Helmut Fischer. Après un stage post-doctoral dans le groupe du Prof. Manfred Schlosser à l’Université de Lausanne (Suisse) sur la chimie des superbases et des organolithiés, il a été recruté en 1998 comme Maître-Assistant à l’Université de Lausanne et a rejoint l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en 2001 en tant que Chargé de Cours. Il a ensuite rejoint le CNRS en octobre 2003 en tant que Chargé de Recherche (CR1) à l’Université de Strasbourg. Il obtient son Habilitation à Diriger des Recherches en 2005 et est promu Directeur de Recherche au CNRS en 2009 (DR1 en 2017). En 2014, il crée l’équipe « Chimie Organique et Hétérochimie Appliquées (COHA) » qu’il dirige depuis et qui comprend une quinzaine de personnes (4 permanents, 7 doctorants et 4 stagiaires). Très impliqué dans l’administration de la recherche et l’animation scientifique, il a été membre (2011-2012) puis président de la section 12 du Comité national du CNRS (2012 à 2016). En 2014, il devient directeur du laboratoire commun CNRS-Bayer-Université de Strasbourg. De plus, depuis 2018, il est directeur du Laboratoire d’Innovation Moléculaire et Applications UMR CNRS 7042-LIMA, unité tritutelle entre le CNRS, l’Université de Strasbourg et l’Université de Haute-Alsace, et bi-site Strasbourg et Mulhouse, issue de la fusion des laboratoires LCM de Strasbourg et COB de Mulhouse. Il est également directeur du Réseau français du fluor (GIS CNRS Fluor) et président de la Société franco-japonaise de chimie fine et thérapeutique. Depuis 2023, il est référent scientifique auprès de la Direction des Relation avec les Entreprises (DRE) du CNRS. Il a reçu plusieurs prix et distinctions, dont la nomination en tant que Fellow de la Royal Society of Chemistry, WRHI Fellow du Tokyo Institute of Technology et membre distingué de la Société chimique de France. La philosophie de sa recherche est basée sur une interaction fructueuse de plusieurs objectifs (a) la synthèse de molécules biologiquement pertinentes, (b) les méthodologies asymétriques utilisant la chimie organique et organométallique, (c) la chimie des composés organofluorés et (d) l’application de ces objectifs à des problèmes industriels, ce qui a conduit à de fortes collaborations industrielles (Bayer, Sanofi, Merck, Lonza, Novalix, Minakem, …). Deux processus industriels ont émergés de ces travaux d’équipes. On peut citer en particulier le développement d’un couplage stéréosélectif aryle-aryle sans métaux de transition : le couplage Aryne, ainsi que la construction de briques synthétiques, chirales ou non, portant des groupements fluorés émergents.


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