Présentation

Création du nouveau groupe thématique en juin 2001

La SCF se dote d’un nouveau groupe thématique, centré sur les questions d’environnement, sur proposition de la division de Chimie Analytique de la SCF, suivant ainsi les recommandations d’une réunion préparatoire tenue le 21 mai 2001 au siège de la SCF. Ce nouveau groupe vient s’ajouter aux deux autres que la division de chimie analytique anime déjà : le groupe chimiométrie, et le groupe électrochimie (en association avec la Division de Chimie-Physique). Le groupe « Chimie et Environnement » est l’aboutissement d’une réflexion que la division de chimie analytique a débuté en 1999, animée alors par Claude Mordini, et qui s’est depuis affinée après avoir dressé le constat suivant :

Les préoccupations environnementales prennent désormais une part de plus en plus importante dans la vie quotidienne, non seulement en termes de préservation des habitants naturels et de la biodiversité, mais aussi en termes de santé, d’hygiène et d’alimentation humaine. La plupart des réglementations actuelles nationales ou internationales définies par exemple pour les eaux, les déchets, les matrices agroalimentaires sont basées sur des niveaux de concentrations de substances naturelles ou anthropiques au-delà desquels des incidences toxiques sont à craindre. Elles résultent des travaux entrepris en chimie analytique au cours des décennies passées, qui ont conduit à un inventaire des principales classes de contaminants chimiques dispersés dans les divers compartiments de l’environnement. Si cette étape nécessaire de simple constat se poursuit actuellement par la détection de nouvelles molécules contaminant les milieux naturels, il devient tout aussi indispensable d’appréhender les mécanismes régissant leur formation, leur devenir et leur impact dans les différents secteurs environnementaux. Au-delà de l’aspect réglementaire, la connaissance des mécanismes qui président au devenir et au transfert des éléments ou molécules doit maintenant être mise à profit pour envisager de mettre en place de réelles solutions.

Le développement des techniques analytiques a joué, et joue encore, un rôle considérable dans la connaissance des mécanismes de dispersion et de transformation des substances chimiques. Grâce à elles, les cycles biogéochimiques et les flux de ces substances dans l’environnement sont aujourd’hui mieux connus. Si l’approche mécanistique à l’échelle de l’élément ou de la molécule reste la spécificité des études en chimie de l’environnement, il devient de plus en plus nécessaire d’intégrer les connaissances d’autres disciplines comme la biochimie, la toxicologie, la biologie, la géochimie. Cette approche globale est complexe, mais elle devient indispensable lors d’études de terrain, et doit être poursuivie par une démarche rigoureuse et réductionniste afin de sélectionner les paramètres importants qui déterminent le devenir d’une espèce chimique.

Remarquons qu’il n’existe pas à la SCF de groupe de travail en chimie de l’environnement, malgré l’urgence d’en développer les concepts, contrairement par exemple à l’American Chemical Society où il existe déjà depuis 1911. De même, la « Federation of European Chemical Society » (FECS) s’est dotée d’une division « Chimie et Environnement » voici déjà plus de dix ans : elle est aujourd’hui l’une de ses divisions la mieux représentée, avec 33 nationalités. Enfin, en moins de 10 ans d’existence, les congrès annuels de la SETAC-Europe (Society of Environmental Toxicology and Chemistry) se sont grandement développés, et près de 2000 participants sont attendus à Madrid en 2001. Tous ces éléments attestent d’une prise de conscience générale des chimistes l’environnement face aux problèmes évoqués quotidiennement dans les média, et auxquels ils peuvent apporter des solutions.

Devant un tel constat, la Société Française de Chimie a décidé de déployer une activité comparable, et sa Division de Chimie Analytique est en mesure d’en conduire la mise en œuvre.

Parmi les futures activités prévues, nous envisageons de recenser et répartir l’information disponible ; organiser des manifestations scientifiques et des séminaires de formation ; créer une identité reconnue au plan national par les organismes de recherche majeurs (CNRS, INRA, IFREMER, CEA, …). Cela permettra de fédérer les équipes nationales impliquées dans la chimie de l’environnement afin d’accroître leur visibilité et leur reconnaissance par les institutions publiques (Universités, école d’ingénieurs, agences, instituts, EPST et EPIC) et les grands groupes industriels français. Au-delà du rôle national qu’il peut jouer en réunissant les principaux acteurs français de chimie de l’environnement, ce groupe pourra plus facilement rejoindre et intégrer les organismes européens et internationaux existants. Pour cela, il doit être suffisamment fort et représentatif pour pouvoir agir de manière efficace au sein de ces instances.

Un bureau provisoire est mis en place afin de lancer les activités du groupe. Il est co-présidé par MM. Olivier Donard (Université de Pau) et Philippe Garrigues (Université de Bordeaux). Son secrétaire est M. Alain Bermond (Institut National Agronomique- Paris, Grignon). Au terme d’une période de deux ans, les membres du groupe ’Environnement’ pourront élire le prochain bureau en 2003.

Les personnes désireuses de rejoindre ce groupe thématique sont priées d’en informer la division de chimie analytique de la SCF.