La Médaille de l’innovation récompense des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique ou sociétal. Cette prestigieuse distinction est décernée cette année à Jérôme Chevalier, Patrick Maestro, Sylviane Muller et au mathématicien Jean-Michel Morel.

  • Directeur depuis janvier 2014 du Laboratoire Matériaux~ Ingénierie et Science (CNRS/INSA de Lyon/UCBL), Jérôme Chevalier est un spécialiste reconnu internationalement de la conception de céramiques innovantes et notamment de biocéramiques. Cet enseignant-chercheur de 44~ans a proposé des améliorations majeures pour augmenter la durabilité des prothèses orthopédiques et dentaires en céramique. Il est également à l’origine de nouveaux composites utilisés en chirurgie pour remplacer les tissus osseux et de matériaux supports de la régénération tissulaire. Ses travaux s’étendent aussi au-delà du domaine biomédical~: il a ainsi contribué à la mise au point de nouvelles céramiques à coefficient de dilatation nul pour la fabrication de miroirs spatiaux ou encore de supports de catalyse destinés à l’industrie pétrolière.

  • Membre fraîchement élu de l’Académie des technologies, Patrick Maestro (62~ans) est une pointure dans le domaine des matériaux, en particulier dans les composés à base d’oxydes de terre rares que l’on retrouve aujourd’hui, en partie grâce à lui, dans les lampes à basse consommation (LED), dans les catalyseurs de postcombustion des voitures ou comme pigments dans les plastiques. Patrick Maestro (60~publications et 15~brevets à son actif) a également innové dans l’art de faire travailler de concert recherche publique et monde industriel. Nommé directeur scientifique de Rhodia en 2007, puis de Solvay en 2011, il a grandement contribué à leur rapprochement avec le CNRS à travers notamment la mise en place de laboratoires en France tels que le Laboratoire Polymères et Matériaux avancés (CNRS/Solvay) ou le Laboratoire du futur (CNRS/Solvay/Univ. de Bordeaux), et même à l’étranger avec la création en 2010 à Shanghai de l’unité mixte internationale E2P2L (CNRS/Solvay/ENS Lyon/Univ. de Lille~1/UCCS/Ecnu/Fudan).

  • Entrée au CNRS en 1981, Sylviane Muller dirige depuis 2001 l’unité Immunopathologie et chimie thérapeutique du CNRS, à Strasbourg. C’est dans ce laboratoire que cette biologiste a découvert avec son équipe l’effet thérapeutique du peptide P140 sur le lupus, une maladie auto-immune qui affecte plus de 5~millions de patients dans le monde et contre laquelle il n’existe aucun traitement spécifique. Un candidat médicament a été développé à partir de P140~: le LupuzorTM. Les essais cliniques réglementaires menés auprès de 150~patients ont montré que l’administration du produit est bien tolérée et que le LupuzorTM fait régresser les symptômes de manière statistiquement très supérieure au placebo. Une demande d’autorisation de mise sur le marché doit prochainement être constituée. Lauréate de la Médaille d’argent du CNRS en 2009, Sylviane Muller est également à l’origine de 26~brevets. Elle est par ailleurs cofondatrice de deux entreprises, dont ImmuPharma, détentrice exclusive de la licence du LupuzorTM et cotée à la Bourse de Londres.

• Source : CNRS, 12/05/2015.