En juin 2017, nous fêtons les 160 ans de la Société Chimique de France, retour sur son histoire…
La SCF, une association créée par des chimistes pour les chimistes
Trois jeunes chimistes, Jacques Arnaudon, Ernest Collinet et Giuseppe Ubaldini avaient pour habitude de se réunir régulièrement pour discuter de leurs travaux respectifs et des avancées de la chimie. Ils sont bientôt rejoints par d’autres chimistes dont plusieurs viennent de divers pays d’Europe et de Russie. Dès lors, une idée commune surgit : pourquoi ne pas institutionnaliser ces réunions ? C’est ainsi que le 30 juin 1857, est créée la Société Chimique de Paris (future Société Chimique de France), une association à but non lucratif dont l’objectif est de rassembler les chimistes français dans un réseau national. Jacques Arnaudon en est élu premier président.
Reconnue d’utilité publique dès 1864, cette société savante diffuse des découvertes et avancées de la chimie tant françaises qu’étrangères par son Bulletin et ses Conférences auxquelles participent les meilleurs chimistes de France et d’Europe.
Société Chimique de France ?
Son rayonnement national devenu important par la création de sections régionales, la Société Chimique de Paris prend le nom de Société Chimique de France en 1906. En 1984, elle fusionne avec la Société de Chimie Physique pour devenir Société Française de Chimie. En 2008, la décision de reprendre le nom de Société Chimique de France est prise.
Les deux grandes influences de la SCF
Depuis sa création la volonté de s’ouvrir à l’international constitue un fil conducteur dans les prises de position de la SCF. Ainsi, en 1910, la SCF initie la création d’une Association Internationale des Sociétés Chimiques (AISC) dont la réunion constitutive rassemblant les trois grandes sociétés chimiques (Paris, Londres et Berlin) se tient à Paris le 25 avril 1911. Cette AISC se donne pour but de former un lien entre les Sociétés chimiques du monde pour s’occuper des questions ayant un intérêt général et international pour la chimie, notamment la nomenclature, les constantes physiques et les publications de chimie et leurs extraits.
Par ailleurs, le souhait de se tourner vers les jeunes chimistes est également une voie que la SCF a tenu à suivre et continue de suivre, prenant comme ordre ce qu’énonçait Jean-Baptiste Dumas en 1858 : « Laissez l’avenir aux jeunes gens, laissez-leur surtout, dans l’intérêt de la science, manifester leurs idées en pleine liberté ».
La SCF a réuni les plus grands chimistes français, dont beaucoup ont contribué par leur engagement à son rayonnement tant en France qu’à l’étranger, et ainsi ont porté témoignage de la chimie française : citons Louis Pasteur et Henri Moissan (prix Nobel 1906) plusieurs fois présidents. De même, Paul Sabatier et Victor Grignard (Prix Nobel conjoints 1912) ont été très actifs dans leurs sections régionales respectives (Toulouse, Nancy et Lyon) qu’ils ont également présidées.
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