
En 1838, Frédéric Kuhlmann découvre qu’il est possible de l’obtenir par oxydation de l’ammoniac en présence de platine. Cependant, l’ammoniac était un précurseur trop coûteux et il a fallu attendre le début du XXe siècle pour que sa production industrielle devienne une réalité (procédé Haber-Bosch, cf. Ammoniac) et s’accompagne du développement du procédé Ostwald de synthèse de l’acide nitrique, réalisé en trois étapes. En premier, l’ammoniac est oxydé en présence d’un catalyseur pour former le monoxyde d’azote (NO) (étape fortement exothermique, cf. Oxydes d’azote)
4 NH3 + 5 O2 ———> 4 NO + 6 H2O
La durée du contact réactifs-catalyseur est très brève : 10-3 s. Le réacteur catalytique contient plus de 50 toiles de platine rhodié de plus de 4 m de diamètre avec un fil d’environ 0,07 mm de diamètre. Les pertes en platine varient entre 25 et 40 mg/t d’acide nitrique pur produit, mais près de 75 % de ce platine peut être récupéré. La durée moyenne de vie du catalyseur varie de 3 à 18 mois. La consommation mondiale annuelle de Pt destiné à la fabrication de l’acide nitrique est estimée à 52 t.
Le monoxyde d’azote est ensuite oxydé par l’oxygène en dioxyde d’azote :
2 NO + O2 ———> 2 NO2
Enfin, le dioxyde d’azote est dissous dans l’eau selon la réaction :
3 NO2 + H2O ———> 2 HNO3 + NO
pour produire l’acide nitrique dilué.
Le monoxyde d’azote produit est recyclé et l’acide nitrique concentré par distillation jusqu’au taux maximum de 68 % (azéotrope acide nitrique-eau). Les concentrations plus élevées sont atteintes par traitement au nitrate de magnésium (Mg(NO3)2). Ce procédé conduit à un rendement global de 96 %.

C’est aussi un agent de nitration, réaction chimique qui permet d’introduire un ou plusieurs groupements nitro, NO2 dans une molécule. C’est une réaction qui fait partie des plus importantes en chimie industrielle avec la chloration (introduction d’un groupement Cl) et la sulfonation (introduction d’un groupement SO3H). Trois types de nitration peuvent être définis : les nitrations C, O et N en fonction de l’atome sur lequel vient se greffer le groupe nitro. (C)—H + HNO3 ———> (C)—NO2 + H2O
(C)—OH + HNO3 ———> (C)—ONO2 + H2O
(C)-NH + HNO3 ———> (C)—NNO2 + H2O
La nitration ionique est le processus le plus courant, notamment pour la nitration des composés aromatiques. Des mélanges d’acides contenant de l’acide nitrique et un acide fort tel l’acide sulfurique, l’acide fluorhydrique, l’acide perchlorique, le trifluorure de bore ou des résines échangeuses d’ions porteuses de groupes acide sulfoniques sont utilisés comme agents de nitration. Ces acides forts catalysent la formation d’ions nitronium NO2+.
L’acide sulfurique reste l’acide le plus utilisé grâce à son efficacité et à son coût. Dans le cadre de la nitration aromatique, l’ion nitronium se fixe sur le cycle benzénique par un mécanisme de substitution électrophile aromatique.
Enfin, comme il réagit avec la plupart des métaux (sauf l’or, l’iridium et le platine), l’acide nitrique est très utilisé en métallurgie et en microélectronique. Mélangé avec l’acide chlorhydrique, il forme l’eau régale (l’aqua regia des alchimistes), l’un des rares réactifs capables de dissoudre l’or et le platine, d’où la
Pensée du jour :
« L’acide nitrique, une eau un peu forte, mais quel régal ! »
Sources :
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_nitrique
– http://en.wikipedia.org/wiki/Nitric_acid
– http://en.wikipedia.org/wiki/Ostwald_process
– www.societechimiquedefrance.fr/extras/Donnees/mine/hno3/cadhno3.htm
– www.inrs.fr/htm/acide_nitrique.html
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Nitration
– http://en.wikipedia.org/wiki/Nitration
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Substitution_Électrophile_aromatique
– http://en.wikipedia.org/wiki/Electrophilic_substitution
Pour en savoir plus :
– Sulfate de cuivre
– Oxydes d’azote
– Ammoniac
– Hydrazine

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