Fermier Général, chimiste, philosophe et économiste, une idée reçue lui attribue la découverte de l’oxygène alors qu’en réalité, celui-ci avait été isolé indépendamment par le chimiste suédois Carl-Wilhelm Scheele (1742-1786) en 1773 et Joseph Priestley (1733-1804) en 1774, année où Lavoisier détermine la composition de l’air, et donne à l’oxygène son nom (du grec : engendre l’acidité).
Par contre, parce qu’il a été le premier a entreprendre des expériences chimiques quantitatives, Lavoisier prouve que, même si la matière change d’état au cours d’une réaction chimique, la masse totale des réactifs et des produits reste invariante tout au long de cette réaction. Il a ainsi pu édicter sa fameuse loi de conservation de la matière (« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ») à la suite de ses recherches sur la combustion, en particulier celles du phosphore et du soufre. Il y démontre que celle-ci est un processus qui implique la combinaison d’une substance avec l’oxygène. Il explique ainsi la formation de la rouille, et contribue également à l’explication de la respiration animale et végétale. Ses expériences magistrales mettent à mal la théorie du phlogistique alors communément admise depuis Stahl (1659-1734), et qui postulait que les matériaux relâchent une substance appelée {phlogiston lorsqu’ils brûlent. Il démontre définitivement l’incohérence de cette théorie dans son essai {Réflexions sur le phlogistique (1783).
On doit aussi à Lavoisier la composition de l’eau. Il baptise « hydrogène » ce gaz mis en évidence plusieurs années avant (1766) par H. Cavendish sous le nom d’ «air inflammable».
Ces contributions majeures font un peu oublier toutes les autres œuvres de Lavoisier, en particulier dans le domaine de l’agrochimie et la technique des poudres. Ce savant prolifique, toujours aidé par sa jeune épouse, n’avait aux yeux du tribunal révolutionnaire, qu’un défaut : celui d’être simultanément Fermier Général, ce qui lui valut d’être guillotiné le 8 mai 1794 sous le fallacieux prétexte : « La République n’a besoin ni de savants, ni de chimistes ».
Sources
- B. Bensaude-Vincent : Lavoisier, Mémoires d’une révolution ; Flammarion 1993 ISBN 2-08-211208-X