Georges Chaudron a profondément marqué de son empreinte l’évolution de la métallurgie et de la chimie du solide au XXe siècle en France, à la fois par la portée de ses travaux et de ceux de ses collaborateurs, et par la formation des hommes à l’Institut de chimie appliquée de la Faculté des sciences de Lille (devenu l’ENSC de Lille en 1953), à l’ENSCP (Paris) et à l’Institut des sciences et techniques nucléaires de Saclay. Tout au long de sa carrière, Georges Chaudron a constamment mené de front des recherches en métallurgie et en chimie du solide, mettant ainsi en œuvre avant la lettre ce qui constitue aujourd’hui la science des matériaux.

Après avoir obtenu sa licence en sciences physiques à l’Université de Paris, Georges Chaudron commence ses recherches au laboratoire d’Henry Le Châtelier à la Sorbonne en 1913.

Mobilisé durant la 1ère guerre mondiale, il soutient sa thèse de doctorat à Paris en 1921. Ses résultats sur la réduction des corps solides par les gaz dans un haut fourneau (Diagramme de Chaudron) lui apportent une reconnaissance immédiate.

Sa carrière professorale commence à L’Ecole des mines à Paris et se poursuit comme professeur à la Faculté des Sciences de Lille en 1928 et à la Faculté des Sciences de Paris en 1939. Il devient Directeur du Centre d’études de chimie métallurgique (alors Laboratoire central des traitements chimiques) à Vitry-sur-Seine en 1939, et de l’École nationale supérieure de chimie de Paris en 1950. Il crée la chaire des études avancées en Métallurgie Spéciale de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires à Saclay.

Ses contributions scientifiques s’appliquent à la chimie des états solides et à la métallurgie : oxydes de fer et ferrites, interactions gaz-métal et études des mécanismes d’oxydation, de corrosion électrochimique, des matériaux réfractaires à haute température, des propriétés intrinsèques des métaux et alliages à haute pureté par le développement de méthode de très haute purification et d’analyse de traces et à l’obtention des métaux de haute pureté par la mise au point de la fusion de zones. Son activité se caractérise par un constant dialogue entre les études fondamentales et les applications industrielles.

Georges Chaudron est élu en 1954 membre de l’Académie française des Sciences dont il devient le président en 1971. Il a reçu de nombreuses distinctions en France (Médaille d’or du CNRS en 1969, …) et à l’étranger (médaille de platine de l’institut des métaux à Londres en 1956, …). Il a présidé de nombreux comités (au CNRS, au CEA, à l’Institut de Recherches de la Sidérurgie Française IRSID, …). Il a été un co-fondateur de la Société Métallurgique de France, SF2M, et le Centre Français de la Corrosion (CEFRACOR)

Membre de la Société chimique de France depuis 1911, il en devient le président en 1953-1954 et président honoraire en 1961.

La pensée du jour
«L’excellent Chaudron fait les bonnes confitures»

Sources
– Itinéraires de chimistes, 1857-2007
150 ans de chimie en France avec les présidents de la SFC
ISBN : 978-2-86883-915-2
588 pages
EDP Sciences