Si un match de ping-pong fut à l’origine du big-bang que fut la reconnaissance de la République Populaire de Chine par les Etats-Unis, le tennis de table n’est devenu sport olympique qu’en 1988 aux Jeux de Séoul, avec une domination forte des pays d’Asie contestée en 1992 par Jean Philippe Gatien, médaille d’argent, et quelques autres joueurs européens (belges, croates, allemands) qui s’infiltrent dans le classement des dix meilleurs joueurs et joueuses au monde parmi une majorité chinoise.
La balle de ping-pong est étroitement liée à l’histoire du celluloïd. Celle-ci remonte à la Guerre de Sécession aux États-Unis où le blocus imposé aux sudistes rendait impossible les importations d’ivoire d’éléphant qui servait à fabriquer les boules de billard. Un concours lancé par un grand fabriquant de billards incite alors J W Hyatt entreprendre des recherches sur le nitrate de cellulose (cf. Cellulose) qui aboutissent en 1869-70 avec l’aide de son frère à un mélange de nitrate de cellulose et de camphre (cf. Limonènes et Monoterpènes) qui donne une matière plastique dure le « celluloïd ». Sa fabrication demande environ 70 % de nitrate de cellulose, 30 % de camphre qui est le plastifiant. On y ajoute des colorants, un solvant : l’alcool éthylique (cf. Éthanol) et quelques agents stabilisants réduisant son inflammabilité. Le celluloïd a été très utilisé pour les manches de couteaux, des peignes, des billes de billard, les poupées ou leur avatar masculin, le «baigneur»;
|Son utilisation a fortement décliné compte tenu de l’instabilité forte du nitrate de cellulose progressivement remplacé par les acétates de cellulose, cependant il est toujours utilisé pour les balles de tennis de table. De couleurs orange ou blanche, elles ont un diamètre de 40 mm (38 mm avant 2000), et pèsent 2,7 g. Lors des compétitions, les balles sont de catégorie « trois étoiles », très régulières, plus dures mais plus fragiles ; pour les loisirs, les balles sont à une ou deux étoiles et moins coûteuses.
La raquette était au début, essentiellement en bois avec parfois un revêtement en liège, de forme oblongue élipsoïdale avec un manche court. Sa forme et son poids ne sont pas réglementés ; seule, avec les progrès de la chimie, l’épaisseur des revêtements a été limitée à 4 mm. Ces revêtements sont à base de caoutchouc (cf. Caoutchouc), l’une des faces doit être noire et l’autre rouge. Ils sont le plus souvent collés sur une mousse de caoutchouc qui est obtenu par polymérisation du latex ou du néoprène (cf. Butadiène) avec un mélange gazeux qui produit un polymère plastique alvéolé avec des pores plus ou moins importants qui apportent élasticité et amortissement.
La structure de la raquette de compétition est assez complexe. Elle comporte un insert de carbone (composite de fibres de carbone liées avec un polyester) qui est placé à la jonction manche / palette en apportant une bonne rigidité et un appui à la puissance du coup. La palette est constituée de plusieurs couches de bois dont les plis contre-collés entrecroisent les directions des fibres (Opti Fall Concept). Certaines palettes ont des évidements astucieusement disposés près de la zone de raccord (PHS : Perforated Handle System) qui modifie le centre de gravité de la raquette pour obtenir un meilleur transfert d’énergie vers la tête de la raquette.
Les revêtements sont divers et ont chacun un rôle particulier :
– le caoutchouc avec des picots régulièrement disposés sur la surface. Ils donnent à la balle un effet flottant qui peut tromper l’adversaire puisqu’il renvoie les coups en les inversant : une balle liftée revient coupée et inversement,
– le backside ou picots retournés : les picots sont collés sur la mousse sous-jacente. Sa caractéristique est son adhérence plus ou moins forte qui permet de donner des effets à la balle avec une forte ou faible rotation.
Pendant une certaine période, les joueurs ont pu changer et adapter les revêtements grâce à des colles rapides dont le solvant gonflait les alvéoles de la mousse de caoutchouc. Ces colles sont maintenant interdites depuis les Jeux Olympiques de Pékin à cause des COV qu’elles pouvaient dégager (Composés Organiques Volatils : acétone (cf. Acétone) ou dérivés chlorés de l’éthylène).
Les tables sur lesquelles se pratique le tennis de table sont planes et horizontales. Pour la compétition la longueur est fixée à 2,74 m et la largeur à 1,525 m et le plateau doit être au moins à 76 cm du sol. Ce plateau de couleur verte ou bleue mat est divisé en deux camps par un filet central de 15,25 cm de hauteur, très souvent en nylon (cf. Nylon) et en quatre quadrants par une ligne blanche au centre de chaque camp qui ne sert qu’au service|
Ces tables ont des plateaux en bois agglomérés ou en résine stratifiée le matériau doit être épais (au moins 25 mm) dur et dense pour assurer un bon rebond à la balle de celluloïd. Le revêtement de la table traité spécialement par un vernis non glissant apporte une touche essentielle à la compétition. C’est l’occasion de pousser un petit cocorico puisque c’est une société française de Picardie, la société Cornilleau qui a remporté le marché de fournitures de 300 tables pour les Jeux Olympiques 2012 à Londres. Espérons que les pongistes français sélectionnés pour ces jeux, Adrien Matteret pour les hommes et Li Xue d’origine chinoise, mais française depuis 2008, pour les femmes, brilleront aussi à Londres.
Pensée du jour
«Pour le ping-pong la Chimie se met à table et reprend la balle au bond.»
Sources
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Tennis_de_table_aux_Jeux_olympiques
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Tennis_de_table
– http://en.wikipedia.org/wiki/Table_tennis
– www.fftt.com
– www.Cornilleau.com
Pour en savoir plus
– Cellulose
– Limonènes et Monoterpènes
– Éthanol
– Caoutchouc
– Butadiène
– Acétone
– Nylon