Une molécule désignant la gravité de l’alcoolisme chez les patients : voici la découverte surprenante qu’a faite l’équipe d’Angèle Viola, chargée de recherche au Centre de résonance magnétique biologique et médicale (CRMBM) de Marseille.
Ce marqueur, le scyllo-inositol, a été détecté par spectroscopie de résonance magnétique. Il s’avèrerait présent dans le cerveau des alcooliques chroniques mais absent chez les autres.
Il aura fallu dix-huit mois pour que l’équipe, sous la direction de Patrick Cozzone, caractérise et identifie ce composé. Sa synthèse est due à une glycolyse perturbée chez les alcooliques. En temps normal, le glucose est métabolisé comme source d’énergie, mais ici, il empreinte une autre voie. Il est d’abord transformé en myo-inositol puis en son isomère, le fameux scyllo-inositol. Actuellement, les chercheurs tentent de déterminer s’il s’agit d’un simple marqueur ou d’une molécule toxique. Patrick Cozzone avance que le sevrage fait disparaître la molécule incriminée au bout de six semaines à cinq mois, mais que les malades trop gravement atteints, notamment ceux souffrant de syndrome de démence, ne récupèrent pas.
Les résultats doivent encore faire l’objet de publications scientifiques et être approfondis du point de vue statistique.

Source : Journal du CNRS n° 200, septembre 2006 et AFP.