La Division de Chimie Industrielle attribue deux prix : le prix DCI et le prix de thèse DCI.
Le prix de la DCI est attribué à une personne ayant accompli un travail remarquable dans le domaine de la chimie industrielle, notamment dans la création ou le développement d’une nouvelle entreprise en chimie.
Le prix de thèse DCI récompense un jeune docteur ayant accompli un travail remarquable en collaboration avec une entreprise industrielle en chimie.
Le bureau de la DCI a décidé d’attribuer son prix de thèse 2022 à Claire Delacour qui a effectué sa thèse à l’université KULeuven (Katholieke Universiteit Leuven), sous la direction du Prof. Simon Kuhn, dans le cadre du projet européen (Marie Sklodowska-Curie Action) COSMIC (European Training Network for Continuous Sonication and Microwave Reactors). Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur chimiste de l’ENSIACET à Toulouse, Claire a réalisé sa thèse en lien avec la société Arkema. Son travail a consisté à développer des équipements micro/milli-fluidiques assistés par des ultrasons afin de les appliquer à des milieux hétérogènes.
Il se distingue par une approche plurielle de l’utilisation des ultrasons dans des procédés continus produisant ou engageant des solides : expérimentale et numérique à la fois, multi-échelle (micro-fluidique et milli-fluidique), avec différents schémas réactionnels relevant de la précipitation ou de la cristallisation réactive ou encore du maintien en suspension de catalyseurs solides. Au cours de sa thèse, Claire a effectué plusieurs détachements en Allemagne pour la conception et la réalisation d’un réacteur milli-fluidique assisté par ultrasons (université de Göttingen et société Smart Materials à Dresde) ainsi qu’au centre de recherche Arkema de Lacq pour tester différentes applications industrielles.
Le bureau de la DCI a été particulièrement sensible à ces travaux dans la mesure où le développement de nouveaux réacteurs plus efficaces est un aspect essentiel pour le renforcement d’une chimie industrielle plus responsable et durable.
Jérémy Pessiot est Directeur Général Délégué, Directeur Scientifique et co-fondateur de la société AFYREN qui propose aux industriels des molécules biosourcées de substitution et bas carbone, grâce à sa technologie de fermentation naturelle.
Titulaire d’un master 2 en microbiologie de l’université de Clermont-Ferrand, il y a ensuite, en 2014, soutenu un doctorat portant sur le « développement d’une unité pilote de bioraffinerie permettant la mixogénèse en continu à partir de la biomasse non alimentaire via la fermentation anaérobie mésophile ». C’est au cours de ces travaux de thèse, en 2012, qu’il a créé avec Régis Nouaille et Nicolas Sordet, AFYREN qui est la transcription directe de ses travaux de recherche en entreprise de chimie verte.
Grâce à sa technologie basée sur des micro-organismes naturels, AFYREN produit à partir de résidus de biomasse (essentiellement issus de l’industrie sucrière), des acides organiques de C2 à C6. Ces molécules sont utilisées comme ingrédients dans l’alimentation humaine et animale, les arômes et parfums ou le secteur des lubrifiants et l’industrie ou encore dans le domaine des sciences de la vie et des matériaux.
AFYREN a franchi un cap important en 2019 avec la création d’AFYREN NEOXY, première usine née de sa technologie et de son savoir-faire, basée sur le site de Carling Saint-Avold en Moselle. 60M€ ont été investis dans ce projet avec le soutien du fonds SPI Bpifrance. Ce site complète les équipes de Recherche et Développement basées à Clermont-Ferrand et Lyon et amène la société aux environs de 90 personnes à mi 2022. En parallèle, AFYREN est entré en bourse sur le marché Euronext Growth à Paris.
Jérémy Pessiot est co-inventeur de 10 familles de brevet et est auteur de plusieurs publications dans des revues scientifiques à fort impact. C’est pour avoir su transformer ses compétences scientifiques et travaux de recherches en une entreprise prometteuse de la chimie verte que le bureau de la DCI a décidé d’attribuer son prix 2022 à Jérémy Pessiot.
Le bureau de la DCI a décidé d’attribuer son premier prix de thèse (2021) à Romain Laher qui a effectué sa thèse à l’Institut de Chimie de Nice de l’université Côte d’Azur sous la direction de la Professeure Véronique Michelet. Après avoir obtenu son diplôme de l’ENSCP, Romain a travaillé deux ans pour l’entreprise Expressions Parfumées avant de réaliser sa thèse financée par cette société.
Expressions Parfumées, basée à Grasse, est une société de parfumerie créée en 1982 dont un axe fort est la création directe de nouvelles fragrances en utilisant les innovations technologiques les plus récentes et la richesse des matières premières de parfumerie naturelles et synthétiques.
Les travaux de Romain ont permis de découvrir de nouveaux squelettes originaux pour des molécules odorantes, selon des méthodologies impliquant la catalyse à l’or. Dans le cadre de ses travaux, plus de 220 molécules ont été soumis en olfaction dont 135 nouvelles molécules jamais décrites auparavant. 25 ont été particulièrement retenues et sont en cours de tests pour entrer dans différents parfums.
Le bureau de la DCI a été particulièrement sensible à l’originalité de ces travaux et à l’implication de Romain dans l’utilisation de méthodologies associées à la chimie durable.
http://cdn-univ.fr/icn/fr.html
Voir aussi article à paraître dans l’Actualité Chimique en novembre 2021 (numéro 467)
Hervé Plessix est diplômé de l’Ecole Polytechnique (1986) et titulaire d’un doctorat en chimie organique de l’université Paris XI réalisé sous la direction de Jean-Yves Lallemand. Il a d’abord effectué sa carrière chez L’Oréal puis au sein du Groupe Danone en occupant diverses fonctions en R&D. C’est en 2016 qu’il rejoint puis prend la direction de la Stéarinerie Dubois.
Créée en 1820, la Stéarinerie Dubois a vécu au rythme des évolutions scientifiques et industrielles de la Chimie. Initialement spécialisée dans la fabrication de l’acide stéarique et la transformation de celui-ci en bougies, l’entreprise s’est réinventée à partir de 1980 en fabricant d’esters gras de spécialités et en prenant résolument le tournant de la « chimie verte », depuis le choix des matières premières jusqu’aux procédés de fabrication (chimie douce, respectueuse de l’environnement, sans solvants, réduction sensible des déchets, démarche RSE, etc.)
La Stéarinerie Dubois compte 150 collaborateurs et 70% de son chiffre d’affaires est réalisé à l’international. Elle dispose de deux sites de production, en France et en Malaisie (via une joint-venture Dubois Natural Esters). Une de ses dernières innovations, DUB ESTOLINE® a été sélectionnée pour la deuxième édition de la Grande Exposition du Fabriqué en France qui s’est tenu à l’Elysée les 3 et 4 juillet dernier. Il s’agit d’un polymère multifonctionnel biosourcé et biodégradable à des fins cosmétiques.
C’est pour son parcours et son action innovante et en faveur d’une chimie durable au sein de la Stéarinerie Dubois que le bureau de la DCI a décidé d’attribuer son prix 2021 à Hervé Plessix.
https://www.stearinerie-dubois.com
Voir aussi l’article paru dans l’Actualité Chimique, 462 (2021) 20-24
Evelyne Poli est titulaire d’un doctorat réalisé en collaboration entre les universités de Poitiers et Valencia (Espagne) sur le développement de matériaux hybrides organique-inorganique. Après avoir travaillé en Espagne, à Lyon et à Limoges, elle est depuis 2016 responsable du département R&D de la société I. CERAM, spécialiste de céramique médicale.
Depuis sa création, la société I.CERAM a déposé de nombreux brevets sur des implants prothétiques métalliques pour les articulations mais aussi des substituts osseux en céramique de la marque Céramil® avec, par exemple, l’implant sternal (2015) et la protection des implants contre les bactéries en 2017.
La technologie Céramil®[i] (alumine Al2O3 poreuse) permet de produire des substituts osseux inertes, biocompatibles et non résorbables qui confèrent aux implants des avantages particuliers permettant leur implantation en chirurgie.
Pour sa contribution majeure au développement de ces céramiques, le bureau de la Division de Chimie Industrielle a décidé d’attribuer à Evelyne Poli son prix DCI 2019.
Le Bureau de la DCI a décidé d’attribuer le Prix annuel de la Division à deux chercheurs, Olivier Tourrasse et Mathieu Teissier, de la Sté METABOLIC EXPLORER – METEX (63360 Saint Beauzire), société pionnière dans la biotechnologie industrielle et spécialisée dans la conception et la mise au point de procédés de fermentation industriels alternatifs aux procédés pétrochimiques.
La société METEX a été fondée il y a 20 ans par M. Benjamin Gonzales, docteur de l’université d’Auvergne avec l’ambition de créer une entreprise de biotechnologie industrielle appliquée à la chimie de commodités.
Un premier exemple de réalisation à l’actif de METEX a été le développement d’un bioprocédé industriel innovant alternatif aux procédés pétrochimiques de production de L-Méthionine.
Fort de ce succès, METEX a finalisé fin 2018 un financement de 48 millions d’euros pour industrialiser un procédé innovant de production de deux ingrédients fonctionnels à partir de dérivés d’huiles végétales : le 1,3 propanediol (PDO) et l’Acide Butyrique (AB) ayant des usages dans les marchés de la cosmétique et des bio-polymères pour le premier et de la nutrition animale pour le second.
Olivier Tourrasse et Mathieu Teissier sont les auteurs des brevets liés à ce procédé et ont réalisé les développements nécessaires pour l’industrialiser.
Le procédé développé par METEX, seul procédé connu produisant de façon concomitante du PDO et de l’AB, se différencie de l’art antérieur et de l’environnement concurrentiel par la souche mais aussi par le procédé de production. La souche initiale de Clostridium acetobutylicum acquise en 1999 de l’INSA a été génétiquement modifiée par METEX et le procédé est protégé par de nombreux brevets, notamment au niveau industriel.
Le Bureau de la DCI a été sensible à l’originalité des recherches en biologie de synthèse pour produire des petites molécules ainsi qu’à la transposition industrielle ; il a donc décidé d’attribuer son Prix 2018 à Olivier Tourasse et Mathieu Teissier de la société METEX.
Lors de sa dernière réunion 2017, le Bureau de la DCI a décidé d’attribuer le Prix annuel de la Division à deux chercheurs de la Sté GENES’INK (13790 – Rousset), spécialisée dans la conception et la fabrication de nanoparticules inorganiques intégrées à des formulations d’encres fonctionnelles basées sur des technologies qu’ils ont brevetées :
Mme Corinne Versini, est co-fondatrice de Genes’ink, société créée en 2010 et regroupant 17 salariés. Elle identifie les besoins du marché et les opportunités de développement en orientant les programmes de R&D,
M. Louis-Dominique Kauffmann travaille à la mise au point de produits et procédés originaux extrapolables à l’échelle industrielle.
D’une façon générale Genes’ink travaille dans les nanotechnologies dédiées à l’électronique imprimée. Elle développe des procédés de fabrication de nanoparticules inorganiques ayant des propriétés électroniques conductrices ou semi-conductrices, permettant leur utilisation dans les domaines du photovoltaïque organique (OPV) et des LED organiques (OLED). Ces systèmes sont fabriqués par des techniques d’impression. Plusieurs brevets ont été déposés revendiquant des formulations originales d’encres à base de nanoparticules d’oxydes de zinc, d’argent ou de tungstène.
L’innovation apportée par les 2 chercheurs est de produire directement les encres en phase liquide à partir des précurseurs et de réaliser les extrapolations industrielles.
Ainsi, les nanoparticules d’argent qu’ils obtiennent ont une température de fusion inférieure à 100°C alors que l’argent massique fond à 960°C. Ceci permet d’imprimer des substrats plastiques (sensibles à la chaleur) avec leur encre d’argent en ouvrant le champ au développement de l’électronique flexible.
Les nanoparticules ZnO et WO3 jouent le rôle de transporteurs d’électrons dans des photodiodes utilisées pour les OLED et le photovoltaïque organique.
Une première unité pilote a été réalisée en 2017, permettant à Genes’ink d’être la première Société à posséder une ligne de fabrication à base de nanoparticules d’oxyde métallique pour le marché de l’électronique imprimée qui est en plein développement. L’étape industrielle suivra en 2019, accompagnée d’un essor significatif de la Société.
Le Bureau de la DCI a été sensible à l’originalité des recherches conduisant à une réalisation industrielle et a donc décidé d’attribuer son Prix 2017 à Mme Corinne Versini et M.Louis-Dominique Kauffmann.
Le Bureau de la DCI, réuni le 2 mars 2016, a décidé d’attribuer son Prix DCI 2016 à Mme Malika BOUALLEG, ingénieur de recherche à l’IFPEN, pour ses travaux sur un :
« Nouveau procédé d’extraction du lithium, à partir de saumures lithinifères, par adsorption sur alumine »
Le lithium est un métal essentiel pour le stockage de l’énergie. En 2025, le marché des batteries Li-ion représentera plus de la moitié de la demande mondiale en lithium qui passera de 175000 t/an (exprimées en carbonate de lithium) à plus de 430000 t/an.
Le lithium est généralement contenu dans des saumures et les procédés conventionnels font appel à des processus d’évaporation naturelle. Mais le taux de récupération n’excède pas 50 %.
La Société ERAMET, grande entreprise minière, a soumis à l’IFPEN, en 2012, la mise au point d’un nouveau procédé concernant la récupération de lithium en Argentine, à partir d’un gisement situé à 3800m. dans la Cordillère des Andes.
Malika Boualleg, ingénieur de recherche à l’IFPEN, a été chargée de ce projet. Elle est responsable de la recherche dans le domaine des alumines, utilisées en catalyse dans l’application raffinage ou comme adsorbants, et a, notamment, développé des procédés d’hydrotraitement qui ont été industrialisés par la Société AXENS. Dans le cas du présent projet, c’est la propriété d’adsorption d’une boehmite particulière (précurseur d’hydrate d’alumine γ) qui a été exploitée.
L’étude, d’abord conduite au laboratoire, a permis de mettre au point un solide présentant une forte capacité de rétention du lithium, puis de réaliser une mise en forme d’extrudats mécaniquement résistants pour un fonctionnement en lit fixe. Ces solides ont été utilisés dans l’extraction sélective de LiCl contenu dans des aquifères des déserts de sels (« salars ») de l’altiplano andin. Après une première phase d’adsorption/désorption, suivie de concentration/purification par filtration membranaire, puis passage sur résine, le lithium peut finalement être récupéré sous forme de carbonate. Ces solides ont été utilisés dans l’extraction sélective de LiCl contenu dans des aquifères des déserts de sels (« salars ») de l’altiplano andin. La concentration initiale en lithium varie de 250 à 600 mg/l. et le procédé permet d’en récupérer 90%.
De nombreuses demandes de brevets ont été déposées conjointement par ERAMET et l’IFPEN. Le procédé a été validé au stade pilote ; Il va être mis en œuvre en 2016 à une échelle pré-industrielle afin de qualifier le sel final de lithium obtenu. Pour cela, 5 tonnes de matériau sont en cours de production. La finalisation des études d’ingénierie est menée en parallèle.
Les ressources du gisement de Centenario- Ratones permettront une production de 20000 t/an de carbonate de lithium.
La mise au point d’un tel procédé, conduisant à une exploitation industrielle de grande dimension et d’intérêt économique important, a été permise grâce aux travaux réalisés par Malika Boualleg, ce qui justifie pleinement l’attribution du Prix DCI 2016. Celui-ci lui sera remis, avec le chèque de 1500 € qui l’accompagne, lors du Congrès FCCat le 26 mai à Fréjus.
Le Bureau de la DCI a décidé d’attribuer son prix 2015 à Olivier Guerret, vice-président Recherche et Opérations de la PME M2i Life Science.
Polytechnicien, M. Guerret s’orienta vers la chimie (thèse à Toulouse dans le laboratoire de Guy Bertrand). Après quelques années au sein de la Sté Elf Atochem (devenue Arkema) où il exerça dans différents Centres de Recherche (il développa notamment des travaux dans le domaine de la Polymérisation Radicalaire Contrôlée), il prit ensuite le poste de Directeur Recherche de COATEX, filiale du Groupe. Il démissionna en 2013 pour participer à la création de M2i Life Science, via la reprise d’un centre de Recherche sur le bassin de Lacq (64) et d’une usine de chimie fine (GMP) située à Salin de Giraud (31). O. Guerret initia un programme intensif de développement de nouveaux produits en chimie pharmaceutique et en biocontrôle. C’est ce dernier domaine qui a fait l’objet du dossier retenu par le Bureau.
Il s’agit de la mise au point et de la commercialisation de nouvelles phéromones apaisantes pour animaux, permettant la limitation du recours systématique aux calmants médicamenteux pour contrôler leur comportement.
La cible concerne la phéromone mammaire 2MB2 qui est associée avec d’autres molécules mammaires telles que squalène et acide gras. Ces formulations sont, cependant, peu efficaces du fait de la différence de volatilité des molécules. L’invention a consisté à synthétiser des acétals en combinant le 2MB2 avec des alkyls glycérols (AKG), eux-mêmes présents dans le lait. Cette réaction équilibrée conduit au relargage contrôlé du 2MB2, permettant d’avoir une dispersion homogène dans l’atmosphère de la phéromone et des acides gras. Cette invention a été brevetée et industrialisée pour le compte d’un grand partenaire vétérinaire. 15 tonnes seront produites en 2015, l’objectif étant d’atteindre 100 t/an. Le chiffre d’affaires 2015 correspondant est de 872 k€, devant doubler d’ici 2020.
L’application vise les animaux domestiques mais aussi d’élevage en substituant les médicaments de synthèse avant l’abattage.
Le prix DCI 2013 a été décerné à MM. Marc Mauduit et Frédéric Caijo pour leurs travaux dans le domaine des catalyseurs de métathèse et les développements qui ont amené à la création d’une Société Omega Cat. System.
Marc Mauduit est directeur de recherche CNRS à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes dans l’équipe Organométalliques, Matériaux et Catalyse (OMC) de l’UMR CNRS 6226. Ses recherches portant sur le développement de nouveaux catalyseurs à base de Ruthénium, applicables à la métathèse d’oléfines dans le domaine de la chimie fine, ont conduit à de nombreuses publications et une reconnaissance internationale. Un autre axe de recherche concerne le développement de nouveaux ligands chiraux diaminocarbènes utilisés en catalyse énantiosélective au cuivre.
Frédéric Caijo, chercheur contractuel dans la même équipe entre 2007 et 2010, a participé activement aux divers programmes de développement dans le domaine de la métathèse.
Différentes nouvelles familles de catalyseurs et leurs applications en métathèse ont été brevetées par eux, un point important concernant la stabilité et la recyclabilité mais aussi l’amélioration de l’activité et de la sélectivité de ces catalyseurs.
Une étape décisive dans le développement a été franchie en 2010 avec la création de la Société Omega Cat. System, start-up dont F.Caijo est aujourd’hui gérant.
De nouvelles demandes de brevets sont maintenant déposées pour le compte de cette Société. Un panel de plus de 50 catalyseurs pour la métathèse d’oléfines est disponible et le modèle de développement est axé sur la vente en direct de catalyseurs, la fourniture d’assistance aux entreprises dans ce domaine à partir de la maturation technologique acquise, mais aussi la commercialisation de produits issus de réaction de métathèse dans le cadre d’associations avec des industriels, par exemple dans le domaine des agro-ressources.
Le chiffre d’affaire de 131 k€ en 2012 est en croissance et différents prix et soutiens (Ministère de la Recherche,OSEO…) accompagnent le développement de cette start-up, plusieurs créations d’emplois étant attendues dans les prochains mois.
Le Prix 2010 de la Division de chimie industrielle décerné à Béatrice Boussand récompense la mise au point d’un écoprocédé conçu selon les concepts du Développement Durable.
Béatrice Boussand est ingénieur de recherche au Centre de Recherche Rhône-Alpes (CRRA) de la Société Arkema.
Après un diplôme d’ingénieur obtenu en 1992 à l’Institut de Chimie et Physique Industrielle de Lyon, elle poursuivit par une thèse de doctorat à l’Université de Poitiers au laboratoire de catalyse en chimie organique sur « les propriétés de l’oxyde de chrome pour les réactions de fluoration catalytique » sous la direction du Professeur M. Blanchard, avant de rejoindre le CRRA en 1995. Elle y a été responsable de plusieurs projets de recherche dans les domaines de la catalyse d’hydrogénation, d’oxydation et de fluoration.
C’est ainsi qu’elle a travaillé sur la mise au point, d’abord au laboratoire, d’un procédé original de fabrication du pentafluoroéthane ( HFC 125), essentiellement utilisé comme fluide dans l’air conditionné domestique et en réfrigération. Ce dérivé a un impact nul sur la couche d’ozone, cadrant ainsi avec les critères du protocole de Montreal.
Ses travaux ont permis de mettre rapidement au point un catalyseur stable dans le temps et de maîtriser l’exothermie de la réaction et la sélectivité. Ce procédé répond donc aux exigences du développement durable, telles que la minimisation de la consommation énergétique et des sous-produits. L’étude a conduit au dépôt de 6 demandes de brevets.
Très vite, en même temps que la finalisation du travail à l’échelle laboratoire, un pilote a été conçu afin de valider tous les paramètres . Béatrice Boussand a pris en charge cette installation en dirigeant une équipe d’opérateurs postés. Elle a aussi travaillé en coordination étroite avec les ingénieurs Procédés, chargés du dimensionnement de l’installation industrielle. La décision d’industrialiser ayant été prise, la première unité a démarré avec succès début 2010, 4 ans seulement après le début du projet, sur le site de Changshu ( Chine), produisant plusieurs milliers de tonnes de F125.
Après ce succès technique, Béatrice Boussand a alors demandé d’avoir une nouvelle orientation dans sa carrière en prenant le poste d’assistance technique pour la gamme des produits fluorés, produits par la Société, utilisés en climatisation et réfrigération ( HFC, dont le F125, utilisés purs ou en mélange ).
Cette démarche lui a donc permis d’être à l’origine et à la conclusion d’un procédé industriel innovant.
La division de Chimie industrielle de la SCF a attribué son prix 2011 à une équipe de trois chercheurs : Pierre Le Cloirec, professeur et directeur de l’ENSCRennes, Albert Subrenat, maître assistant à l’École des Mines de Nantes et Benoit Boulinguiez, ingénieur de recherche à l’ENSCRennes.
Ces 3 chercheurs ont mis au point un procédé original de traitement de composés organiques volatils( COV), par adsorption sur textiles de carbone activé puis électrorégénération. Cette invention, protégée par un brevet déposé et accepté dans de nombreux pays, a également fait l’objet de plusieurs publications scientifiques.
Les COV, contenus dans des émissions gazeuses, sont adsorbés( après éventuellement une pré-condensation cryogénique) sur un textile de carbone activé, puis régénérés dans un 2ème temps par électro-désorption thermique, du fait des capacités résistives intrinsèques du textile, ce qui permet une faible dépense énergétique. Un montage constitué de 2 réacteurs alternant successivement des phases d’adsorption et de désorption conduit à un traitement en continu.
Une cellule de développement, associant plusieurs entreprises, a été créée : Sté PICA, fournisseur de textiles de carbone activé, Sté SOFRANCE du Groupe SAFRAN, assembleur de filtres spéciaux et l’AIR LIQUIDE, maître d’œuvre du projet industriel.
Condition nécessaire pour l’attribution du prix de la DCI, des systèmes industriels, dans le domaine de la pharmacie et de la chimie, ont été réalisés et fonctionnent avec succès, en respectant la réglementation en vigueur en terme de flux sortant et de concentration moyenne de sortie. Le procédé permet aussi la récupération des solvants pour un éventuel recyclage.
Ce projet est un exemple réussi de collaboration et de transfert de l’université vers l’industrie.
Cette année la division a attribué deux prix
Philippe Serp
Un prix a été attribué à Philippe Serp Professeur de Chimie Inorganique à l’ENSIACET Pour la mise au point d’un procédé de production de nanotubes de carbone (NTC) , fruit d’une collaboration entre L’ENSIACET et ARKEMA.
La recherche a conduit à la préparation originale de catalyseurs sélectifs à base de Fe/alumine, permettant, à partir de matière première éthylène, de préparer des NTC par dépôt chimique en phase vapeur dans un réacteur à lit fluidisé.
L’invention est couverte, à ce jour, par sept brevets et a donné lieu à plusieurs thèses et stages post-doctoraux. Une collaboration avec la Société Arkema a conduit cette dernière à construire une unité de production de 400 t/an de NTC sur son site de Mont (64).
Les applications concernent l’électronique, les énergies renouvelables (éolien, photovoltaîque), le stockage d’énergie (batteries, supercapacités)…
On peut aussi signaler le lien de P.Serp avec la plateforme CANOE, établie dans le Grand Sud Ouest, pour le développement de matériaux nanostructurés.
La recherche est actuellement poursuivie pour permettre, par la mise au point de nouveaux catalyseurs, un meilleur contrôle de la morphologie des NTC.
Christine Deneuvilliers et Antoine Picirrilli
Un prix a été attribué à Christine Deneuvillers, Directeur Technique du groupe COLAS, et Antoine Picirrilli, Directeur scientifique chez VALAGRO, pour la mise au point de bio-fluxants, respectueux de l’Environnement, dans le domaine routier.
Les bitumes sont mélangés à des fluxants afin de maîtriser leur viscosité. Les fluxants, dont le marché français global est de 35000tonnes, sont volatils lorsqu’ils sont issus de la pétrochimie, ce qui pose des problèmes d’émission de COV et de Gaz à effet de serre (GES).
Valagro, spécialiste dans l’oléochimie verte, a développé un procédé de production des esters oxydés, qui ont été testés industriellement avec succès comme bio-fluxants par la Société Colas. Ceci a conduit à la génération d’une nouvelle gamme commerciale. Ce travail a, d’ailleurs, été soutenu par l’Adème.
Deux brevets couvrent la synthèse et l’application de ces bio-fluxants.
La mise en œuvre sur domaine routier a mis en évidence l’absence de dégagement de COV, pour des propriétés applicatives équivalentes aux fluxants d’origine fossile, une réduction de 30 % de la consommation de ces additifs du fait de leur meilleure propriété de solvants, et une réduction de 40% de l’énergie nécessaire, associée à une réduction de 20 à 40 °C de la température de mise en œuvre sur les routes. Ces produits peuvent aussi être utilisés pour fabriquer des enrobés stockables à froid.