
Il découvre aussi plusieurs affleurements de sable huileux et par chauffage il obtient du pétrole lampant. Sa thèse publiée, le gisement de sable bitumineux alsacien et le lieu dit Pechelbronn (en allemand, soit Fontaine de la poix) deviennent connus en Europe.
Un diplomate, interprète auprès de l’ambassadeur de France en Suisse, Louis P. Ancillon de la Sablonnière, qui connaissait déjà l’existence d’une mine de bitume en Suisse, obtient du comte de Hanau et du Landgrave de Darmstadt la concession de la source en 1740, confirmée par le roi de France en 1745 et fonde par actions la doyenne des sociétés pétrolières. En 1768, c’est la famille Le Bel qui obtient la concession pour exploiter et vendre du bitume pour une durée de 30 ans, privilège renouvelé pour 50 ans en 1800. C’est le début d’une exploitation rationnelle par creusement de puits profonds de 10 à 30 m. L’huile de suintement des sables est alors pompée, stockée et commercialisée.

On voit alors s’édifier à Pechelbronn les chevalements en forme de pyramides recouvertes de planches sur leurs quatre faces adossées à des maisonnettes en planches, abri pour les ouvriers avec le levier faisant tourner le trépan : des constructions popularisées par les vues des champs pétrolifères américains.
La production augmente et la famille Le Bel vend l’entreprise à la société « Pechelbronn Oelbergwerke AG » en gardant cependant un bon nombre d’actions. Le gaz est partiellement recueilli et stocké dans des gazomètres qui alimentent l’éclairage des ateliers et laboratoires. Des alambics en tôle entourés de manchons de briques chauffés à la vapeur issus de chaudières brûlant du charbon ou les résidus de coke, distillent le pétrole et fournissent différents produits. Une analyse de 1890 donne les produits suivants :
|Produit|Densité|
|Gazoline|0,670|
|Benzine|0,700|
|Naphte|0,715|
|Ligroïne|0,725|
|Pétrole |0,800 – 0,810|
|Huile à Gaz|0,850|
|Huile |0,870|
|Résidus vert et noir |Coke gras|

Les tours de forages mécaniques que fait venir la nouvelle société Deutsche Tiefbohr AG améliorent encore la production durant la guerre 14-18.
Cette société est mise sous séquestre par l’Etat Français en 1918 et devient la Société Anonyme d’Exploitation Minière (SAEM). En 1919 l’Institut Français du Pétrole (IFP devenue IFPEN en 2010) voit le jour à Pechelbronn dans le château Le Bel. Il sera transféré à l’université de Strasbourg, rue Boussingault en 1923 puis à Paris en 1939. En 1920, la production dépasse 75 000 t/an et en 1936, les raffineries de Pechelbronn fournissent à la France 6 % de l’essence, 16 % du gazole, 35% des huiles moteur et 23% des bitumes et brais.

Les ruines de Merkwiller se relèvent dès fin 1945, mais les productions resteront marginales devant les implantations près du Havre et de l’étang de Berre jusqu’à l’arrêt complet en 1955.
Les prospections et sondages dans la région ont apporté de nombreux enseignements précieux sur le sous-sol et les formations géologiques des Vosges du Nord. Ils ont en particulier détecté les anomalies des gradients de température, notamment dans la région proche de Soultz-sous-Forêt où des développements de générateurs géothermiques d’électricité sont en cours.
Pensée du jour
« L’Alsace n’est pas le Texas et Le Bel n’était pas Rockefeller. »
Source
– www.musee-du-petrole.com/index2.htm
Pour en savoir plus
– Joseph-Achille Le Bel

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